La contusion par choc direct du globe oculaire

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Les considérations qui précèdent permettent d’entrevoir comment se font schématiquement les contusions du globe.

Le corps contondant agit presque toujours par choc direct, le plus souvent à travers les paupières. C’est une balle de tennis, une pierre, ou tout autre objet solide lancé avec force ; un coup de canne, un coup de poing, la flèche d’un jeu d’enfant, un fragment de bois projeté au moment où l’on coupe du bois sur un billot.

Le corps contondant agit presque toujours par choc direct, le plus souvent à travers les paupières
Le corps contondant agit presque toujours par choc direct, le plus souvent à travers les paupières

Physiologie pathologique

Le choc peut frapper l’œil directement d’avant en arrière, en pleine cornée. La cornée se trouve déprimée ; l’humeur aqueuse refoule le cristallin en arrière, chassant ainsi le vitré sur les côtés, vers la racine de l’iris.

Par choc en retour, le cristallin est refoulé brutalement en avant ; les fibres de la zonule se rompent à leur attache cristallinienne ; le cristallin vient distendre le diaphragme irien comme la tête fœtale distend le col utérin, déchirant le sphincter, éraillant le feuillet pigmenté.

Les fibres de la zonule sont partiellement rompues, le cristallin se subluxe.

Si le choc porte latéralement sur la cornée ou sur la sclérotique au voisinage du limbe, la dépression se fait, avec distension de l’anneau scléro-cornéen, au voisinage de la racine de l’iris.

L’iris est désinséré. Le cristallin bascule, arrachant les fibres de la zonule, refoulant le vitré à travers la brèche de la zonule.

A l’aide de cette représentation schématique, il est possible, en présence de chaque cas particulier, de reconstituer approximativement la façon dont les choses se sont passés.

Étude clinique

Au moment du choc, la douleur est habituellement très vive, syncopale. Le sujet éprouve un éblouissement ; il voit trente-six chandelles.

S’il s’agit d’une contusion légère, comme il arrive le plus souvent, il ressent pendant quelques instants un trouble passager de la vision, puis la douleur se calme et la vision redevient normale. Il ne reste pas trace de la contusion.

Dans les cas plus graves, la douleur se prolonge, prend un caractère névralgique, irradie au front, à la tempe, à la racine du nez, à la nuque.

Elle s’accompagne de nausées, parfois de vomissements. Lorsque la douleur se calme le blessé constate une baisse visuelle considérable. l’œil, au palper, paraît mou.

Parfois la douleur persiste, s’exagère au cours de la nuit suivante. L’œil est rouge, sensible à la pression, dur au toucher. L’aspect est celui d’un glaucome aigu.

Œil rouge
Œil rouge

Le lendemain, l’examen de l’œil est encore difficile. La conjonctive est ecchymotique ; il existe un cercle périkératique et un léger chémosis ; la chambre antérieure est remplie de flocons hémorragiques.

Il n’est pas toujours facile en pareil cas, si la notion sur la nature du traumatisme est imprécise, de savoir s’il s’agit d’une contusion simple ou s’il s’agit d’une plaie pénétrante du globe.

Cependant, l’examen à la lampe à fente permet de trancher la question. Il va permettre de faire, plan par plan, l’étude analytique des lésions.

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