Les altérations du vitré

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Le vitré est une substance d’apparence gélatineuse, comparable au blanc d’œuf cru, qui remplit toute la cavité de l’œil en arrière du cristallin.

Le vitré normal

Il remplit ainsi les 3/5 du globe. Le cristallin le déprime en godet : fossette patellaire.

Une fine membrane d’enveloppe : l’hyaloïde, formée par condensation de la substance vitréenne à la périphérie, enferme la masse vitréenne de sorte que le corps vitré peut être isolé en bloc de la coque oculaire qui le renferme.

Il adhère à la rétine, en cercle, au pourtour du disque optique ; il adhère légèrement, même à l’état normal, à la limitante interne de la rétine ; il est amarré solidement, en avant, à l’ora serata et à la partie postérieure du corps ciliaire par des fibres zonulaires tellement que, lorsqu’on isole le vitré, le pigment reste adhèrent au vitré, et dessine une bande circulaire effrangée.

Par contre, le vitré n’adhère pas au cristallin ; un espace virtuel sépare le vitré de la face postérieure du cristallin : espace rétro-lenticulaire de Berger, où peuvent se faire des épanchements de sang. Ainsi le cristallin peut être enlevé dans sa capacité sans que l’hyaloïde soit déchirée.

Des cellules étoilées pigmentées sont clairsemées régulièrement à la surface de l’hyaloïde.

La masse vitréenne enfermée dans l’hyaloïde est une substance colloïde, un gel dont les micelles sont agencées en un feutrage, une trame, d’apparence fibrillaire, visible dans le faisceau lumineux de Tyndall et ainsi observable à la lampe à fente.

Un canal hyaloïdien tubulaire : canal de Cloquet, reliquat de la voie traversée par l’artère hyaloïde, persiste parfois chez l’homme.

Méthode d’examen

Nous n’observons que trop souvent à l’œil nu le vitré normal, à l’occasion d’un traumatisme chirurgical.

Vers la fin d’une opération de cataracte, nous le voyons parfois bomber faire hernie sous forme d’une gelée transparente et, si nous agissons avec prudence, nous le voyons rentrer, se remettre en place sans dommage.

cataracte
cataracte

Si l’hyaloïde se rompt, nous voyons s’épandre une masse semi-liquide filante, qui se laisse étirer en mince filament. Le vitré est filant, c’est là son caractère pathognomonique, celui qui sert à l’identifier.

Dans les conditions habituelles de la clinique, le vitré est examiné à travers la pupille ; son examen exige, en général, une mydriase artificielle.

L’examen au miroir plan

L’examen au miroir plan permet de voir, tranchant sur la lueur pupillaire rouge, les plus fines opacités du vitré qui apparaissent sous forme de points noirs ou de cristaux lumineux.

L’examen à l’ophtalmoscope

L’examen à l’ophtalmoscope, en vision directe et surtout à l’ophtalmoscope électrique, donne des renseignements plus précis.

En examinant plan par plan à l’aide des lentilles converses allant jusqu’à 15 dioptries, depuis le plan de la papille jusqu’à la face postérieure du cristallin, nous pouvons déterminer, bien mieux qu’à l’examen parallactique, le siège des opacités.

L’examen à la lampe à fente

L’examen à la lampe à fente nous renseigne de façon parfaite sur l’état du vitré, du moins dans ses couches les plus antérieures.

Examen à la lampe à fente
Examen à la lampe à fente

Derrière la ligne convexe qui dessine la surface postérieure du cristallin, apparaît une zone plus sombre où se meuvent des travées blanches, onduleuses, d’apparence lamellaire, gaufrées ou plissées : ce sont les micelles colloïdales, d’aspect fibrillaire, visibles dans le faisceau lumineux.

Elles nous apparaissent orientées verticalement, simplement parce que la fente lumineuse est verticale, mais elles sont orientées en tous sens.

Lorsque nous avons fait connaissance avec le vitré normal, pour peu que nous ayons acquis un peu d’expérience, nous sommes aptes à reconnaître les altérations pathologiques du vitré.

Nous pouvons aussi, projetant plus profondément dans le vitré les rayons lumineux de la lampe à fente, observer parfois, avec le plus grand intérêt, la surface antérieure d’une lésion qui occupe le vitré : décollement de la rétine, tumeur de la choroïde, décollement de la choroïde, et en tirer des indications extrêmement précieuses pour le diagnostic différentiel.

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