Les altérations de la rétine sont le plus souvent associées à celles de la choroïde, dans le tableau de la chorio-rétinite syphilitique.
C’est ainsi que les hémorragies de la rétine ne sont pas rares, au-devant d’un foyer récent de choroïdite ; les dépôts pigmentés dans les couches superficielles de la rétine s’observent fréquemment au-devant d’une plage atrophique de choroïdite évoluée.
Cependant, la rétine peut être atteinte isolément. Les altérations intéressent alors particulièrement les vaisseaux.
Sommaire
Artérite syphilitique
Elle s’observe fréquemment comme lésion isolée. Un artère, au sortir ou à distance de la papille, apparaît enveloppée d’un halo inflammatoire.
Seules les réactions sérologiques très positives permettent d’attribuer la péri-artérite à la syphilie.
Angiopathie syphilitique de la rétine
Périvasculaire syphilitique
Il s’agit d’une forme relativement rare, mais tout à fait caractéristique. Elle est parfois associée, au début, aux signes d’une uvéite diffuse qui se manifeste par l’injection ciliaire, l’œdème de la cornée avec plis de la descemet, les précipités, une iritis discrète, un trouble diffus du vitré.
Lorsque, après quelques jours, on peut examiner le fond d’œil, la papille apparaît hyperhémiée, à bords flous, noyés dans le trouble œdémateux de la rétine. La macula apparaît comme une tache rose dans le trouble qui l’entoure.
Tous les vaisseaux : artères et veines, à partir de la papille, sont engainés dans un halo inflammatoire vitreux qui les accompagne jusqu’à l’extrême périphérie de la rétine.
Le tableau est habituellement bilatéral. On a vu cette forme de périvasculite coïncider avec une phlébite syphilitique bilatérale des membres intérieurs.
Après quelques semaines, le tableau ophtalmoscopique qui subsiste comme reliquat n’est pas moins caractéristique : la papille est pâle, atrophique.
Un voile discret de rétinite proliférante accompagne les vaisseaux à petite distance de la papille ; parfois le voile s’étend à distance, enveloppant des bouquets de capillaires néoformés.
Les artères sont devenues grêles, filiformes. Artères et veines demeurent cernés d’un double trait blanc. Une baisse visuelle considérable résulte de cette affection.
La rétinite pigmentaire syphilitique diffuse
Cette forme également rare, ne diffère guère de la précédente que par les reliquats. les signes, à la période d’évolution, sont à peu près les mêmes : ce sont ceux de l’angiopathie accompagnant une papillaire.
Elle laisse comme reliquat un tableau ophtalmoscopique qui ressemble à celui de la rétinite pigmentaire : la papille est blanche, atrophique ; les artères, filiformes, sont encore cernées d’un trait blanc.
Il en est de même des veines. Sur le champ de la rétine devenu terne, grisâtre, atrophique, parsemé de druses de la lame vitrée comme de perles brillantes, le pigment apparaît, en amas effrangés, souvent accumulé le long des artères.
Il est probable que cet aspect résulte de la participation de la choroïde au processus de périvasculaire rétinienne.
La névrite papuleuse, décrite par Fuchus, ne diffère des formes précédentes que du fait qu’elle est limitée à un secteur vasculaire de la rétine.
La périphérie de la rétine. Elle accompagne parfois les lésions de choroïde antérieure qui évoluent en même temps que la kératite interstitielle. On la découvre une fois l’affection évoluée et la cornée éclaircie.