Altérations pathologiques de la lame vitrée

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On observe les altérations pathologiques de la lame vitrée transparente et élastique à l’état normal de la choroïde.

Druses de la lame vitrée

Par analogie avec l’incrustation de cristaux de quartz dans une masse minérale, on désigne sous le nom de druses de la lame vitrée, des épaississements, des exubérances de la lame vitrée, résultat d’altérations inflammations ou dégénératives, en relation probable avec la sclérose des vaisseaux de la choroïde, avec les altérations de l’épithélium pigmenté.

On les observe très fréquemment au fond d’œil, sous forme de petits points blancs lumineux, de perles minuscules, d’aspect cristallin, clairsemés comme au hasard.

Les druses peuvent être disséminées sur toute l’étendue du fond d’œil, situées sur un plan plus profond que les vaisseaux de la rétine.

Vaisseaux de la rétine
Vaisseaux de la rétine

Ce sont de petites taches blanches, parfois d’un jaune chamois. On les dirait taillées à l’emporte-pièce. On pourrait les prendre pour de minuscules foyers de choroïdite, car leur bord est parfois légèrement pigmenté ; on pourrait les prendre pour des dépôts lopoïdes, pour des cristaux de cholestérine.

Dégénérescence colloïde diffuse

On pourrait encore les confondre avec les petits foyers blancs que l’on désigne sous le terme de capillarose. Lorsque les druses sont ainsi disséminées on dit : dégénérescence colloïde diffuse.

Les druses s’observent parfois plus abondantes dans la région équatoriale et au delà, sous forme de taches arrondies ou polygonales, serrées les unes contre les autres, comme des gouttelettes d’huile ou de graisse translucide. On dit alors : dégénérescence colloïde massive.

Elles se trouvent parfois groupées dans la région maculaire avec l’apparence de gouttelettes d’huile bordées d’un liseré de pigment, plus souvent sous forme de taches grisâtres, translucides, rappelant des paillettes de mica, ou même sous forme de taches d’un jaune cireux serrées les unes contre les autres ou légèrement espacées.

On pourrait croire alors à une dégénérescence maculaire en rayons de miel ou à un foyer de choroïdite maculaire.

Dégénérescence colloïde centrale

On dit alors : dégénérescence colloïde centrale. Il n’est pas rare de les observer, dans la région maculaire, avec l’aspect de cristaux brillants micacés, au-devant d’un foyer de sclérose diffuse des vaisseaux choroïdiens.

Ces druses ou corps colloïdes demeurent indéfiniment stationnaires et c’est ce caractère qui permet de rectifier le diagnostic erroné de choroïdite maculaire que l’on avait porté lors des examens antérieurs. Elles ne s’accompagnent d’aucun trouble fonctionnel.

Le trouble visuel, s’il existe, est en relation avec les altérations dégénératives de la choroïde et de la rétine dont les druses sont la conséquences.

Il n’est pas rare cependant de voir apparaître un jour, dans l’intervalle des druses qui occupent la région maculaire, des hémorragies.

Elles sont en relation probable avec la rupture des capillaires de la choroïde et sont la manifestation du tableau pathologique qui s’installe alors et qui va évoluer sous le nom de rétinite exsudative maculaire sénile.

Les altérations anatomiques qui correspondent à l’image ophtalmoscopique sont bien connues. Les druses sont l’expression d’une dégénérescence hylaine, d’une excroissance verruqueuse du feuillet cuticulaire de la lame vitrée.

Elles se montrent, sur les coupes, sous forme de masses hylaines soulevant en dôme au-devant d’elles les cellules gonflées, irrégulières, dégénérées à la base de pigment, de l’épithélium pigmenté ; le pigment s’accumule alors à la base de la druse.

A cette altération histologique correspond l’image ophtalmoscopique de ces taches de bougie cernées de pigment que l’on observe dans la région maculaire.

Dans d’autres cas, les corps colloïdes apparaissent comme des masses exubérantes hylianes, formées de dépôts concentriques, parfois ossifiées.

L’origine des druses est controversées. Pour les uns, elles résultent d’une activité sécrétoire aberrante de l’épithélium pigmenté, se traduisant par une exubérance de la couche cuticulaire dérivée de l’épithélium.

On admet plus généralement qu’il s’agit d’une altération dégénérative de la lame vitrée elle-même. La couche cuticulaire seuls serait altérée, la couche choroïdienne, de la lame vitrée demeurant intacte.

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