Traitement de médication antisyphilitique

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Pour le traitement curatif, de l’inégalité toxicité des médicaments utilisés, de l’inégale sensibilité des lésions aux divers médicaments entrent en scène.

De l’inégalité toxicité des médicaments utilisés

La pénicilline n’est pas toxique, mais elle expose à des dermites eczémateuses, par sensibilisation, particulièrement si le sujet a été traité antérieurement par des applications locales de pommades ou de collyre à la pénicilline.

Collyre à la pénicilline
Collyre à la pénicilline

Les arsénicaux pentavalents sont extrêmement dangereux pour le nerf optique, même per os.

Le bismuth peut donner lieu à une néphrite de grande gravité. Il provoque une stomatite, que l’on doit prévenir ou atténuer par une bonne hygiène dentaire.

Les dents doivent être examinées et traitées. Il est bon d’utiliser la vitamine D à fortes doses ou D2 (huit ampoules de stérogil XV en 30 jours) ou la vitamine C (1 g per os par jour).

Le mercure, sous forme de cyanure de mercure, comporte des risques rénaux, intestinaux et dentaires, mais la néphrite due au cyanure de mercure est moins grave que la néphrite due au bismuth et la stomatite mercurielle est plus facilement prévenue que la stomatite bismuthique, car elle se localise aux dents cariées.

L’iodure de potassium est contre-indiqué chez le syphilitique porteur de lésions laryngo-trachéales, car il risque de provoquer un œdème aigu de la glotte.

Il existe une idiosyncrasie à l’iodure, d’où la nécessité de toujours tâter la susceptibilité par une petite dose, chez le sujet qui n’a jamais été traité à l’iodure.

Le goitre banal n’est pas une contre-indication à l’iodure ; le basedow est une contre-indication formelle.

De l’inégale sensibilité des lésions aux divers médicaments

D’une façon générale, le cyanume de mercure — pour une raison inconnue — est le médicament de choix dans la syphilis oculaire. C’est là une fondamentale.

Le bismuth convient également aux manifestations oculaires de la syphilis, plutôt sous forme d’idio-bismuthate de quinine que sous les autres formes.

L’arsenic et la pénicilline ont une action plus incertaine.

L’iodure de potassium conserve une action évidente, souvent supérieure à celle de l’arsenic et de la pénicilline.

La méningite syphilitique est sensible à la pénicilline ; elle est sensible au bismuth et au cyanure de mercure, à ces deux derniers sur le même plan.

L’association d’une médication de choc au traitement antisyphilitique peut sensibiliser à l’action médicamenteuse une syphilis rebelle antérieurement.

De ces données, il résulte :

Il n’est pas possible de codifier par des règles formelles le traitement. Celui-ci doit tenir compte, pour chaque malade, du complexe lésionnel.

D’une façon générale, en matière de syphilis oculaire, on peut dire ;

Le cyanure de mercure est le médicament de choix. C’est à lui qu’on doit avoir recours en premier lieu, en présence d’une lésion oculaire.

La lésion oculaire
La lésion oculaire

La pénicilline présente un grand intérêt. Elle ne doit pas être utilisée d’emblée, mais après le cyanure de mercure.

Le bismuth est particulièrement indiqué dans le traitement de la kératite interstitielle.

L’iodure de potassium est indiqué surtout dans les manifestations osseuses de la syphilis.

Les arsénicaux doivent être utilisés avec prudence.

Il faut savoir cependant qu’il est des syphilitiques pour qui l’expérience thérapeutique montre l’échec du cyanure de mercure et de la pénicilline et révèle la nécessité d’avoir recours au bismuth et à l’arsenic.

Il importe de savoir varier la thérapeutique le cas échéant et surtout de savoir utiliser les médicaments dans un ordre de succession bien choisi.

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