Il y a perte de substance des téguments et de la conjonctive. Parfois, toute une paupière a été emportée et cependant le globe, à peine contus, reste sain.
Sommaire
Plaie avec perte de substance des paupières
On dit plaie avec perte de substance des paupières car ces affections des paupières sont causées par la :
- blessure de guerre
- bombardement
- les plaies chirurgicales créées par l’exérèse d’un épithélioma des paupières rentrent dans ce groupe
Après désinfection de la plaie s’il y a lieu, la première chose à faire, l’état du globe ayant été vérifié, est de protéger l’œil.
Pour cela, il convient de ramener au-devant de lui tout ce que l’on peut de débris conjonctivaux.
Il faut couvrir l’œil, l’enfermer dans un sac conjonctival, comme on couvre la surface cruentée d’un organe abdominal par une péritonisation.
On ne laisse que dans l’angle interne une mince ouverture pour l’écoulement des larmes et l’instillation éventuelle de collyre.
A la faveur de la protection assurée par le sac conjonctival, on peut panser à plat la large plaie des téguments, pendant le temps nécessaire à une bonne désinfection.
Après quelques jours, on peut entreprendre la restauration. C’est alors aux autoplasties qu’il faut avoir recours, parfois avec ingéniosité.
Le principe de ces grandes restaurations comprend les temps successifs suivants :
Un sac conjonctival de protection
Maintenir au-devant du globe un sac conjonctival de protection.
Lambeaux d’autoplastie
Réaliser, au-devant de ce sac, une couverture cutanée, à l’aide de lambeaux d’autoplastie aussi larges que possible, prélevés dans la région temporo-frontale, dans la région médiane du front et basculés au-devant du sac conjonctival.
Les lambeaux à pédicule tubulé, prélevés dans la région sterno-mastoïdienne sont le matériel de chois dans le cas de très grande perte de substance qu’il faut immédiatement combler.
L’opercule cunatéo-conjonctival
Plus tard, dans un troisième temps, on taille, à travers l’opercule cutanéo-conjonctival qui couvre et masque le globe, une fente palpébrale artificielle, que l’on a soin de faire en bonne place et dont l’ourlet est fait par suture de la lèvre conjonctivale à la lèvre cutanée.
L’important est d’obtenir une bonne couverture de protection de l’œil, de réaliser un cul-de-sac conjonctival inférieur étoffé.
Il n’est pas besoin que la fente palpébrale artificielle soit large, il suffit qu’elle soit en bonne place, pour réaliser une fente sténopéique.
Ce sont là des opérations délicates qui doivent être, pour chaque temps, mûrement réfléchies ; elles doivent être exécutées après une excellente préparation ; elles exigent des soins consécutifs minutieux.
Des retouches ultérieures sont souvent nécessaires.
Il n’est pas inutile de rappeler que toute plaie des paupières doit faire suspecter une plaie pénétrante du globe ou de l’orbite.
Il n’est pas rare qu’une plaie de la paupière ait été minutieusement suturée, alors qu’un volumineux corps étranger de l’orbite, laissé en place, entretient par la suite une suppuration abondante.