Rétinopathie néphrétique : on désigne sous le nom de rétinite albuminurique, terme peut-être impropre mais imposé par l’usage, une image ophtalmoscopique.
Cette usage très caractéristique observe comme signe de néphrite associée à l’hypertension artérielle.
Toute néphrite, en effet, ne s’accompagne pas de rétinite et l’image ophtalmoscopique que l’on observe dans les néphrites n’est pas toujours celle de la rétinite albuminurique.
Seules, les néphrites associées à l’hypertension artérielle aboutissent, à un moment donné, au tableau de la rétinite albuminurique.
C’est pourquoi on serait fondé, jusqu’à un certain point, à considérer cette image ophtalmoscopique comme appartement en propre à l’hypertension artérielle et à la désigner, comme font quelques-uns, sous le nom de rétinite hypertensive.
Cependant, dans l’hypertension artérielle même, bien qu’elle puisse se voir alors que la présence d’albumine n’a pas encore été constatée dans les urines, elle n’apparaît vraiment que comme manifestation de la toxémie surajoutée aux altérations vasculaires et en relation avec le trouble de la fonction rénale.
A l’image ophtalmoscopique de la rétinite albuminurique s’attache un pronostic d’une extrême gravité.
Le tableau ophtalmoscopique
Il est assez souvent donné d’observer les premiers signes qui annoncent l’apparition de la rétinite albuminurique :
Soit que l’on observe régulièrement et depuis longtemps un malade atteint d’hypertension, avec artério-sclérose rétiniennes ; l’aspect grêle des artères est le signe annonciateur ;
Soit que l’on surveille, avec le plus grand soin, l’apparition de la rétinite albuminurique, chez un sujet atteint de rétinite angio-spastique.
L’œdème de la rétinite péripapillaire
Le premier signe est l’œdème de la rétinite péripapillaire. Le bord de la papille apparaît flou, noyé dans le trouble œdémateux qui l’entoure. Puis l’œdème englobe la région maculaire et s’étend peu à peu à tout le pôle postérieur.
La périphérie de la rétine reste en général normale. Le trouble œdémateux péripapillaire est souvent strié, dès le début, de fins hémorragies irradiées de lapa,pille ; il se résout, vers la périphérie, en un trouble exsudatif poudreux.
La papille est œdémateuse
A un stade plus avancé, la papille elle-même est œdémateuse. Le trouble rétinien, devenu considérable, soulève la rétine centrale et s’étend à la périphérie, donnant l’apparence d’un décollement.
Dans le trouble œdémateux de la rétine centrale s’observent le plus souvent des hémorragies de forme et de densité diverses.
Elles sont le plus souvent striées, orientées en sens radiaire autour de la papille ;elles se dispersent également à la périphérie du trouble exsudatif.
Les exsudats, d’abord poudreux, soulignent d’un bord festonné la limite de l’œdème ; ils apparaissent ailleurs nuageux, cotonneux ; d’autres forment des placards nummulaires d’un blanc pur.
Dans le trouble œdémateux considérable de la région maculaire, ils dessinent l’image caractéristique de l’étoile maculaire.
Celle-ci, souvent incomplète au début, réduite à quelques rayons, peut, dans les cas évolués, aboutir à la formation d’une vaste plage blanche dont les prolongements sont orientés suivant la direction des fibres nerveuses de la rétine.
Le tableau de la rétinite albuminurique peut se transformer complètement en quelques semaines. Les hémorragies et les exsudats subissent des variations qui n’offrent aucun intérêt.
Il n’est par conséquent pas justifié de décrire, comme on l’a fait, des formes exdudatives où les exsudats prédominent en taches de bougie, en bancs de neige ; il est encore moins justifié de décrire des formes hémorragiques, sous prétexte que les hémorragies prédominent dans le tableau.
Pa contre, il existe des formes caractérisées par l’importance, dans le tableau clinique, de l’œdème de la papille.
La papille est saillante, comme une papille de stase et l’image évoque davantage l’hypertension intra-crânienne que la rétinite albuminurique.