On examine le décollement post-opératoire, spontané de la choroïde et traumatique.
Le décollement post-opératoire
On l’observe à la suite de l’extraction totale du cristallin et surtout à la suite d’une opération fistulisante pour glaucome.
Le plus souvent, il ne se manifeste par aucun signe, si ce n’est par le fait que la chambre antérieure, au 4e jour, n’est pas reformée.
Si l’on examine systématiquement, dès le 3e jour, un opéré de cataracte, on découvre assez souvent dans la partie pré-équatoriale du fond d’œil, un léger soulèvement en dôme, grisâtre, bien circonscrit ; il s’efface spontanément en quelques jours.
Plus rarement, le décollement, alors plus important, se traduit par les signes suivants :
Vers le 8e jour, au moment où l’on note l’acuité visuelle, on est surpris de constater que le malade voit mal.
Le peu de vision est en désaccord avec le beau résultat anatomique apparent. L’examen ophtalmoscopique, avec un verre complexe de 20 δ, permet de voir, bombant dans la partie antérieure du vitré, une saillie en dôme noirâtre, à la surface de laquelle la rétine apparaît légèrement décollée, plus transparente.
On dirait un sarcome de la choroïde. La diaphanoscopie montre que la tumeur est transparente, ce qui la distingue d’un sarcome de la choroïde.
Dans le cas très accusés, deux ou trois dômes saillants viennent à la rencontre les uns des autres, bien visibles à la lampe à fente.
On renconnaît à leur surface brunâtre, à travers la rétine transparente et légèrement décollée, la disposition normale des vaisseaux de la choroïde.
Le relevé du champ traduit un déficit périphérique.
Spontanément, ou à la suite d’instillation d’atrophie, le décollement de la choroïde s’affaisse progressivement et disparaît.
Au fond d’œil persistent, comme reliquat, des traînées festonnées blanchâtres, atrophiques, bordées de pigment ; elles dessinent la limite initiale du décollement.
Le décollement de la choroïde est en relation avec l’hypotomie brusque, due à l’ouverture de la chambre antérieure.
Fronimopoulos l’a réalisé expérimentalement par fustillation de la chambre antérieure. Le transudat résulte de l’hyperhémie de la choroïde ; il décolle la choroïde de la sclérotique.
Le décollement de la choroïde est une manifestation mineure, une sorte d’ébauche du processus qui aboutit à l’hémorragie expulsive.
Le collapsus de la cornée, à la fin d’une opération de cataracte, laisse prévoir cette complication.
Décollement spontané de la choroïde
C’est le plus souvent une constatation anatomique que l’on fait sur un œil énuclée pour glaucome hémorragique.
On l’observe assez souvent aussi sur les yeux atrophiques. Il est extrêmement rare qu’il donne lieu à des manifestation cliniques.
Décollement traumatique
Il est extrêmement rare. On l’observe à la suite d’une contusion du globe, sous forme d’une tumeur en dôme noirâtre, bien circonscrite, en regard du lieu de contusion.
Il est dû à un épanchement hémorragique limité, dans l’espace supra-choroïdien.