L’observation de la lueur pupillaire dans le but de déterminer la réfraction ainsi que l’examen des milieux transparents sont inscrits dans la liste de l’utilité de l‘ophtalmoscope.
Sommaire
La lueur pupillaire
Le sujet est assis dans la chambre noire, séparé par un écran de la lampe, placée à hauteur des yeux, à côté de lui.
L’observateur placé devant lui, à 50 cm de distance, utilisant le miroir plan de l’ophtalmoscope, projette sur l’oeil observé des rayons lumineux de faible intensité et examine la pupille à travers le trou du miroir.
On observe ainsi la lueur pupillaire et le transparence des milieux.
Le champ pupillaire apparaît éclairé d’un rouge uniforme.
C’est que la lumière, atteignant le fond d’oeil, rencontre l’écran formé par la choroïde vasculaire qui resplendit à travers l’épithélium pigmenté de la rétine.
Cette lumière teintée revient à travers l’oeil du sujet observé et pénètre dans l’oeil de l’observateur à travers le diaphragme du miroir.
La teinte rouge est plus claire ou plus sombre selon que l’épithélium pigmenté est pauvre ou riche en pigment ; elle varie aussi avec l’intensité de l’éclairage.
Le fond d’oeil reflète une teinte rouge partout uniforme, quelques que soit la direction imprimée au regard, sauf à l’endroit où le faisceau lumineux atteignant la papille prend une teinte blanche.
Il n’en est pas de même dans les cas pathologiques.
Une différence observée dans la teinte de la lueur pupillaire, lorsque l’oeil regarde dans une certaine direction, attire l’attention sur un décollement de la rétine, sur une tumeur intra-oculaire.
Un disque opaque, bordé d’un trait noir ou d’un reflet lumineux représente le cristallin subluxé.
La lueur pupillaire fait défaut si le fond d’oeil ne s’éclaire pas. C’est que le cristallin est opaque (cataracte noire) ou qu’il y a hémorragie du vitré, ou encore décollement de la rétine, ou bien que quelque tumeur opaque bombe dans la vitré.
La lueur pupillaire peut tout aussi bien être observée à l‘ophtalmoscope électrique, si l’on utilise un verre sphérique convexe de 10 dioptries, du disque de Recors.
La transparence des milieux
L’éclairage au miroir ophtalmoscopique permet aussi de découvrir, de localiser et de reconnaître les lésions qui altèrent la transparence des milieux.
Une opacité de la cornée, déjà observée à l’éclairage oblique sous forme d’une petite surface de coloration blanc bleuté apparaît, à l’éclairage ophtalmoscopique, sous forme d’une tache noire, plus ou moins opaque suivant la densité, parce qu’elle intercepte la lumière.
Les opacités d’un cristallin atteint de cataracte dessinent dans l’aire pupillaire des taches noires triangulaires, orientées en sens radiaire.
Ces taches sont fixes dans le champs pupillaire et ne se déplacent qu’avec l’oeil.
Un trouble du vitré se montre, sur la teinte rouge uniforme du champ pupillaire, comme une poussière de filaments ou de points noirs flottants, qui se mobilisent brusquement et ondulent lorsque l’oeil se déplace rapidement avec de se fixer brusquement.
Il est bon, à titre d’entraînement, d’apprendre à localiser le siège d’une opacité, par l’observation du déplacement parallactique.
On peut observer un déplacement :
Par rapport à la pupille
Nous déplaçons la tête lentement vers la droite ou vers la gauche, en observant le champ pupillaire immobile.
- si l’opacité est située dans le plan de la pupille, elle ne subit aucun déplacement apparent.
- si elle paraît se mouvoir en direction opposée à notre mouvement, elle est située en avec de ce plan.
- si elle se déplace en même direction, elle est située en arrière, d’autant plus qu’elle est située loin du plan de l’iris.
Dans les mouvements du globe oculaire
- si l’opacité suit les mouvements du globe dans la même direction, c’est qu’elle est située en avant du centre de rotation du globe (situé à 10 mm environ en avant de la rétine), et d’autant plus en avant qu’elle se déplace davantage
- si elle se meut en direction opposée et disparaît derrière l’iris, c’est qu’elle est située en arrière du centre de rotation
- si elle ne se déplace pas, c’est qu’elle est située dans le plan de rotation
L’observation du déplacement parallactique peut être utile, mais les renseignements donnés par l’ophtalmoscope électrique sont tout aussi précis.
Si l’on fait l’examen ophtalmoscopique « plan par plan », en faisant passer devant le diaphragme successivement en série descendante de 20 à 5 dioptries, ou en série ascendante et en approchant notre oeil d’autant plus que la force de la lentille augmente, on localise avec une extrême précision et l’on peut reconnaître, en particulier, le disque opalescent d’une cataracte nucléaire, passée inaperçue à l’examen à la lampe à fente.