Trois sortes de déchirure rétinienne

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Dans le champ de la rétine de trouve plus souvent la déchirure rétinienne qui correspond à la place des éclairs dans le champ visuel.

Déchirure rétinienne

La déchirure à lambeau

C’est la forme la plus fréquente. Elle a la forme d’une V, d’un fer à cheval, d’un fer de lance dont l’ouverture est toujours orientée vers la périphérie de la rétine.

Elle apparaît rouge vif, nettement délimitée sur le champ plus ou moins grisâtre, de la rétine décollée.

La déchirure rétinienne
La déchirure rétinienne

Entre les deux branches du fer à cheval, le lambeau rétinien flottant, plus terne, plus blanc, froissé apparaît, à l’examen du déplacement parallactique, saillant dans le vitré, parfois comme attiré dans le vitré par un mince filament rétinien attaché à sa lèvre.

Il peut se rabattre sur l’ouverture qu’il obture incomplètement, ce qui pourrait faire croire à deux déchirures. A travers la déchirure, lorsqu’elle est vaste, on aperçoit le dessin de la choroïde.

Parfois, un peu de pigment resté adhérent au lambeau, une plage pigmentée entrevue à travers la déchirure, témoigne d’une altération sous-jacent de la choroïde.

La déchirure à lambeau est le propre des décollements récents ; elle se rencontre le plus souvent dans le secteur temporal supérieur de la rétine, dans la région pré-équatoriale.

Les trous de la rétine

Ce sont des orifices arrondis ou ovulaires de petite dimension. Ils sont souvent multiples et disposés en chapelet.

On les rencontre le plus souvent dans les parties latérales du champ de la rétine.

Très souvent ils siègent dans une zone où la rétine apparaît friable, terne, opaque ; ils sont bordés d’un réseau de stries blanches, brillantes (fibrilles pré-rétiniennes de Gonin), sur un fond ardoisé, pigmenté.

Des nodules vitréens blancs miliaires, pré-rétiniens, avoisinent souvent ces foyers de déchirure.

La désinsertion à l’ora serrata

C’est un arrachement de la rétine sur sa ligne d’insertion.

Sur le bord de la vaste déchirure, unique ou multiple, la rétine désinsérée dessine un arc ou des festons, à concavité orientée vers la périphérie, dont la teinte grise, opaque, tranche sur le fond rouge de déchirure.

On rencontre la désinsertion presque exclusivement dans le secteur temporel inférieur de la rétine.

Les lésions périphériques de la rétine et de la choroïde

Nous venons de voir qu’il est à peu près constant d’observer, au voisinage immédiat de la déchirure, des altérations visibles de la rétine et de la choroïde.

L’exploration méthodique du champ de la rétine périphérique révèle, de façon à peu près constante, des altérations dégénératives de la choroïde et de la rétine :

  • plage dépigmentées
  • traînées de pigment gaufrée
  • terne
  • friable
  • couverte d’un réseau de fibrilles blanches
  • de vaisseaux apparemment sclérosées

Ces altérations jouent probablement un rôle important dans la pathogénie du décollement.

On ne doit jamais négliger l’examen du fond d’œil du côté opposé. Il révèle des altérations analogues.

Altérations du vitré

Il est très fréquent d’observer un trouble floconneux ou filamenteux du vitré antérieur. Les altérations du vitré postérieur, au voisinage de la déchirure, ont un intérêt plus évident.

Le vitré postérieur
Le vitré postérieur

Ce peut être un décollement du vitré postérieur, des tractus vitréens tendus sur la lèvre de la déchirure, des nodules vitréens miliaires libres ou plaqués sur la rétine au voisinage de la déchirure.

Le champ visuel

L’examen du champ visuel permet, dans les cas récents, d’apprécier l’évolution du décollement. A la rétine décollé correspond un déficit dans le champ visuel, mieux appréciable à l’éclairage atténué.

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