Le traitement n’est difficile que parce qu’il est mal accepté du malade. Celui-ci ne comprend pas que l’on puisse supprimer tout traitement alors qu’il souffre ; il ne comprend pas surtout que l’on supprime la cocaïne, qui seule le soulage.
Il ne comprend pas davantage que, pour une affection des yeux et de la peau, on lui impose une hygiène qui va contre ses habitudes.
Le premier acte du traitement
Le premier acte du traitement doit être de supprimer tout traitement local et général.
Le premier quelques jours au moins, supprimer toute instillation, tout lavage, toute pommade et n’appliquer aucun pansement.
La propreté
Le malade doit maintenir les doigts dans un état d’absolue propreté. Les ongles doivent être coupés courts et badigeonnés de mercurochrome à l’alcool.
Le plus difficile est d’obtenir du malade qu’il ne porte pas les doigts aux yeux ou au visage pour se gratter.
Le port de verres protecteurs larges, teintés, est indispensable, pour l’avertir de ne pas porter les doigts au yeux, pour le protéger aussi des poussières.
Le malade doit vivre dans un endroit aéré, à l’abri des poussières, de la fumée, à l’abri aussi des visites.
Une hygiène alimentaire sévère doit être prescrite, avec suppression de l’alcool du café, de fromage, de tout aliment de conserve, du sucre et des féculents.
Un laxatif salin, tel que la poudre de Bourget, doit être prescrit à doses faibles et utilisé pendant plusieurs mois.
Par ce seul traitement, une conjonctivite eczémateuse, d’origine médicamenteuse ou alimentaire, est guérie en quelques jours.
Mais il y a des eczémas rebelles, pour lesquels il convient de faire un examen complet de l’état général, dans le but de déceler une infection focale, de rechercher quel facteur joue peut-être le rôle d’allergène. Une affection lacrymale, souvent en cause, doit être traitée.
Des règles d’hygiènes
Des règles d’hygiène générale, d’hygiène alimentaire à suivre dans l’avenir doivent être instituées.
Un traitement des conjonctivites en général et un traitement désensibilisant peut aussi être utile.
Un changement d’air, de climat peut s’imposer. La thérapeutique relève alors de la médecine générale.
Un traitement local peut être indispensable dans les cas rebelles.
Les bains d’œil, les lavages doivent être proscrits ou utilisés avec prudence. Les collyres les plus doux peuvent être utilisés en flacon-collyre ou en ampoules stériles.
Une pommade à l’oxyde de zinc, stérilisée chaque fois au bain-marie, peut être appliquée sur les rhagades et même sur les paupières.
La poudre à l’exoseptoplix peut être pulvérisée sur les paupières. Les voies lacrymales peuvent être désinfectées par instillations de pénicilline.
Dans les formes très graves, on peut se trouver bien faire couler dans l’œil de l’ambrine au point de fusion ; l’ambrine remplit le sac conjonctival en se moulant sur lui et protège ainsi la cornée. Les collyres huileux sont mal supportés.