Le trouble visuel se manifeste ordinairement de façon rapide, parfois soudaine, moins soudaine cependant que l’embolie de l’artère centrale.
Sommaire
Trouble visuel
La vision n’est pas complètement abolie ; le champ visuel périphérique s’éclaire le malade peut entrevoit les mouvements de la main promenée devant lui, à peu de distance.
Le tableau ophtalmoscopique. Il m’est arrivé deux fois, examinant un malade pour un trouble visuel léger, de prévoir, plusieurs jours à l’avance, l’apparition d’une thrombose de la veine centrale.
La papille était hyperhémiée, le champ de la rétine extrêmement pâle, jaunâtre ; la macula se détachent sur ce fond pâle sous forme d’une tache ovalaire plus grise.
Les veines étaient dilatées et tortueuses. L’aspect rappelait celui de la cyanose de la rétine, mais les signes n’existent que d’un côté.
La thrombose
La thrombose, une fois installée, se complète rapidement, par vagues successives d’hémorragies, et aboutit à une image tout à fait caractéristique.
Le fond d’œil apparaît sombre, éclaboussé d’hémorragies et l’on a peine, tout d’abord, à s’y reconnaître.
La papille, difficile à trouver, se reconnaît à ce que qu’elle est le centre d’où divergent les hémorragies ; elle est rose vif, cernée d’éclaboussures hémorragiques rouge sombre, rangées en vagues successives, en soleil de feu d’artifice.
Des exsudats blancs nummulaires bordent les vagues d’hémorragies. La macula se dessine, au milieu des hémorragies, sous forme d’une tache grise ovalaire.
Dans cette éclaboussure hémorragique qui occupe et déborde la rétine centrale, les veines apparaissent dilatées, noirâtres, boudinées, à reflets brillants, effacées par places, ailleurs saillante en segments, donnant l’apparence de chaînes de saucisses ; plus loin, vers la périphérie, elles redeviennent visibles sur tout leur parcours, encore sinueuses et dilatées.
Les artères, noyées près de la papille dans la première vague hémorragique, apparaissent plus loin, cernées par les hémorragies, sous forme de lignes arquées, claires, d’un jaune cuivré.
Avec le temps, le tableau ophtalmoscopique se transforme peu à peu. Des flaques hémorragiques prérétiniennes peuvent se gonfler, se rompre en inondant le vitré.
Dans les cas favorables, au cours des mois, les hémorragies s’effacent ; les exsudats se résorbent ; la circulation se rétabli et un peu de vision est récupérée.
Les veines demeurent longtemps dilatées, cernées d’un halo blanc ; des vaisseaux néoformés couvrent la papille.
Dans d’autres cas, la papille devient pâle, atrophique ; on voit s’installer peu à peu des voiles de rétinite proliférante. la vision n’est récupérée que dans une partie du champ visuel.
La complication à redouter est le glaucome hémorragique ; il survient dans un cinquième des cas environ, parfois de façon précoce, après 3 mois, parfois après plusieurs années. Il peut être annoncé de loin par la rubeois iridis.