La rétinite proliférante n’est plus considérée comme une maladie de la rétine.
Elle est précisément la manifestation à la fois de l’organisation conjonctive périvasculaire et de la prolifération gliale, souvent associées à des néoformations vasculaires.
La rétinite proliférante ne doit pas être confondue, comme il arrive souvent avec l’organisation du vitré qui succède à une hémorragie massive du vitré et se manifeste par l’image ophtalmoscopique du pseudo-gliome.
Il est vrai qu’on observe souvent la rétinite proliférante sur des yeux qui ont été le siège d’une hémorragie du vitré, mais elle paraît être le résultat, non de l’hémorragie, mais des altérations vasculaires de la rétine qui ont été la causes de l’hémorragie.
Elle est le résultat d’affections diverses de la rétine et se manifeste sous des tableaus ophtalmoscopiques variés :
Sommaire
Une thrombose de la veine centrale de la rétine
Une thrombose de la veine centrale de la rétine aboutit assez souvent au tableau de la rétinite proliférante.
Un tractus blanc épais d’organisation conjonctive enveloppe le tronc de la veine thrombosée ; il est bordé d’un voile blanchâtre, saillant, ramifié, dans lequel les collatérales veineuses sont enserrées ; les vaisseaux apparaissent rétractés, comme faufilés dans le voile.
Les altérations des veines dans le diabète
Les graves altérations des veines que l’on observe dans le diabète, lorsqu’il est associé à l’hypertension artérielle, aboutissant à deux formes tout à fait caractéristiques de rétinite proliférante.
On ne peut comprendre la physiologie pathologique des lésions que si l’on a eu la chance d’assister à l’évolution des lésions depuis le début jusqu’à la phase terminale.
Sur la papille même, plus rarement sur la paroi d’un gros tronc veineux, apparaît un bouquet de capillaires néoformés en touffe de gui, saillant au-devant de la papille.
Il semble porter remède à une gêne circulatoire qui se passerait en arrière de la lame criblée, en réalisant autour de la papille des anastomoses entre les veines qui entourent le nerf optique et les gros troncs veineux de la rétine. L’évolution va se poursuivre de deux façons :
la rétinite proliférante massive
Le processus peut évoluer vers le tableau de la rétinite proliférante massive et aboutir à la perte de la vision.
On voit le bouquet vasculaire s’épanouir peu à peu dans le vitré, devenir exubérant, s’envelopper, après quelques mois, d’un voile conjonctif de plus en plus dense, qui bientôt attire à lui les gros vaisseaux de la rétine.
Ceux-ci se plissent, se rédupliquent sur eux-mêmes, se rétractent dans le voile d’organisation conjonctive devenu plus dense.
En fin de compte, le voile s’affaise, se rétracte vers la papille qu’il couvre, réalisant l’image caractéristique, propre au diabète, de la rétinite proliférante : la rétine est rétractée vers la papille en une masse blanchâtre ; de gros cordons d’apparence fibreuse enfouissent les vaisseaux ; des collatérales apparaissent par endroits, faufilées dans le voile conjonctif, rétractées, repliées sur elles-mêmes.
Des hémorragies ont pu survenir au cours de ce processus, mais elles ne sont pas la cause de la rétinite proliférante, ébauchée déjà par le voile péripapillaire.
Réseau admirable
Le processus peut aboutir à la formation d’une voile porte-vaisseaux appelé : réseau admirable.
Ébauché par le bouquet de capillaires néoformés au-devant de la papille, le voile s’épanouit dans le vitré. Il est parcouru d’anses vasculaires dont la disposition rappelle celle des vaisseaux du mésentère.
Le voile devient important ; il s’épanouit dans le vitré, où il flotte librement, comme un jabot de dentelle ; de petits anévrysmes apparaissent suspendus comme des grelots au bord libre frangé, gaufré, du jabot vasculaire. La rétine peut être décollée au voisinage.
Dans certains cas, le réseau admirable prend son point de départ sur la paroi même des gros troncs veineux de la rétine.
