A côté de ces formes que nous venons de décrire, que l’on pourrait appeler rétinite diabétique pure, on observe : rétinite diabétique compliquée.
Elles se traduisent par des tableaux ophtalmoscopique infiniment variés.
Les altérations rétiniennes du diabète relèvent en effet, en pareil cas, de plusieurs facteurs associés :
Un trouble humoral, en relation directe avec le diabète ; l’hypertension artérielle ; le trouble de la fonction rénale.
En présence d’un tableau ophtalmoscopique, il est souvent très difficile de faire part de ce qui revient à chacun de ces facteurs. Le contexte clinique lui-même n’éclaire pas toujours la pathogénie de la rétinite diabétique.
Diabétique
Dans certains cas, les trois facteurs sont cliniquement associés de façon évidente : le malade est effectivement en diabétique, avec une glycémie élevée.
Il est effectivement hypertendu. le trouble de la fonction rénale se traduit par la présence d’albumine dans les urines, par le taux élevé de l’azotémie.
Dans d’autres cas, au contraire, on est surpris de constater que le contexte clinique ne confirme pas ce que l’examen ophtalmologique laissait présumer.
On observe des signes qui relèvent évidemment de l’hypertension artérielle et l’on sait que le malade a été hypertendu, et cependant la tension artérielle est normale au moment de l’examen.
L’importance de l’œdème rétinien, l’abondance des exsudats, leur disposition en figure stellaire laissent penser que le trouble de la fonction rénale est important, et cependant les urines, au moment de l’examen, ne renferment pas d’albumine ; le taux de l’urée dans le sang est voisin de la normale.
Bien plus, dans certains cas, on sait formellement que le malade est diabétique depuis de nombreuses années ; on reconnaît, au fond d’œil, les altérations vasculaires caractéristiques du diabète et même d’un diabète grave, et cependant, contre toute attente, il n’y a pas de glycosurie et la glycémie elle-même n’est pas anormalement élevée.
Ce contraste entre l’importance et la gravité apparente des altérations observées au fond d’œil d’une part, le peu de signes que révèle l’examen clinique d’autre part est un des plus curieux caprices du diabète.
Le tableau ophtalmoscopique n’en conserve pas moins toute sa signification.
Les aspects sont infiniment variés. On pourrait décrire :
Formes variés
Une forme exsudative
Une forme exsudative, caractérisée par l’abondance des exsudats : De gros exsudats blancs nummulaires voisinent souvent avec les exsudats ponctués de la rétine centrale.
Des nappes exsudatives d’un blanc réfringent, festonnées sur les bords peuvent entourer à distance la papille, couvrir en bancs de neige tout la rétine centrale et s’étendre au loin dans la région temporale.
Les exsudats peuvent se disposer en guirlandes au pourtour de la rétine centrale.
Ils peuvent dessiner dans la région maculaire une figure stellaire (même lorsque les urines ne renferment pas d’albumine).
Une forme hémorragique
Une forme hémorragique, caractérisée par l’abondance des hémorragies.
A côté des hémorragies denses, ponctuées, propres au diabète, on observe des hémorragies nummulaires, également denses, disséminées autour de la papille ou dispersées loin dans le champ temporel.
Des hémorragies peuvent faire partie du tableau de la thrombose de la veine centrale ou de ses branches, fréquente dans le diabète.
Les hémorragies pré-rétiniennes appartiennent au tableau de la rétinite diabétique. Elles sont extrêmement fréquentes.
Une forme œdémateuse
Le seul signe est l’œdème rosé, transparent, gelée de groseilles du fond d’œil.
C’est dans cette forme, qui traduit l’hyperhémie du réseau capillaire de la rétine, que l’on observe le plus souvent ces curieux anévrysmes capillaires que révèle l’examen à plat de la rétine.
Un examen ophtalmoscopique attentif permet souvent le les découvrir.