Les lésions de la conjonctive est en relation avec les affections cutanées. L’acné rosacée du visage s’accompagne fréquemment de manifestations oculaires que nous étudierons ici dans leur ensemble.
Quelques-unes ne lui appartiennent pas en propre et relèvent, au même titre que l’acné rosacée elle-même, d’un état inflammatoire chronique, avec congestion passive, qui se manifeste par poussées à la fois sur la peau, sur la muqueuse nasale et sur la conjonctive par des troubles vaso-moteurs.
Il en est ainsi sans doute de l’hyperhémie conjonctivale, de l’inflammation des glandes de Henle et des glandes de Meibomius (conjonctivite meibomienne) qui se rencontrent fréquemment chez les sujets atteints d’acné rosacée du visage.
Sommaire
Blépharrite
L’inflammation du bord libre des paupières est caractérisée par des télangiectasies analogues à celles que l’on observe au visage. Il y a souvent blépharite squameuse.
Conjonctivite
Elle se manifeste sous des formes variées.
Hyperhémie de la conjonctive
Elle est habituelle dans l’aire de la fente palpébrale. La conjonctive est rouge, œdémateuse, avec des dilatation variqueuses au voisinage du limbe.
L’hyperhémie s’accompagne souvent d’un sécrétion aqueuse, accompagnée de photophobie intense.
On observe également l’hyperhémie de la conjonctive tarsale, en relation avec les télangiestasies de la conjonctive.
La présence de concrétions dans les glandes de Henle, dont la coloration blanche tranche sur le fond hyperhémie, confère à la conjonction tarsale un aspect bigarré.
Conjonctivite meibomienne
Elle se traduit par la formation, sur le bord glandulaire de la paupière, à l’orifice des glandes de Meibomitus, de concrétions saillantes sur le bord libre, d’aspect mélicérique, entourées d’arborisations vasculaires.
C’est une sorte de chalazion marginal, formé de corps gras concrétés. Il peut irriter le limbe et y former de petites élevures qui peuvent être prises pour une phlyctène.
Conjonctivite nodulaire juxta-limbique
Caractérisé par des pseudo-phlyctènes limbiques, elle appartient en propre à l’acné rosacée. Les nodules sont formés d’amas leucocytaires, avec cellules épithélioïdes au centre du nodule.
Sans que le malade ressente la moindre douleur, il apparaît sur la conjonctivite limbique un nombre variable de nodules, de coloration gris rougeâtre. L’éruption siège exclusivement dans le territoire en regard de la fente palpébrale, au voisinage du limbe.
La vascularisation de ces nodules, sous forme d’un glomérule vasculaire, est caractéristique. Les nodules peuvent s’ulcérer en surface ; ils se résorbent spontanément en quelques jours, laissant en place une vascularisation caractéristique qui permet le diagnostic rétrospectif.
Cette forme ressemble à s’y méprendre à la conjonctivite phlycténulaire ; seul , le mode de vascularisation plus grossier caracatérise la pseudo-phlyctène rosacée.