Il n’est connu que par l’observation publiée par Binet, d’un jeune médecin qui présentent une petite ulcération grisâtre de la cornée.
Sommaire
Le chancre primitif de la cornée
A Fournier fit le diagnostic de chancre primitif. Celui-ci guérit rapidement sous l’influence du traitement. Quelques mois après apparurent la roséole et les plaques muqueuses buccales.
La kératite interstitielle
Elle est rare dans la syphilis acquise. Elle apparaît dans les mois qui suivent l’inoculation et évolue le plus souvent unilatérale.
Une très intéressante observation, qu’on a publiée avec le Professeur Gaté, figure dans la thèse de Mme Knoertzer.
La kératite ponctuée syphilitique profonde
Elle décrite par Mauthner dans la syphilis acquise, est caractérisée par l’apparition dans les couches profondes de la cornée, au voisinage de la membrane de Descemet de petits infiltrats nodulaires blancs, du volume d’une tête d’épingle.
La cornée est œdémateuse, parfois soulevée en surface par la saillie des nodules. L’affection de la cornée évolue sans participation de l’iris.
On a observé cette forme de kératite, bilatérale, chez un enfant de 7 ans, hérédo-syphilitique.
La kératite pustuliforme profonde
C’est une affection rare, caractérisée par l’apparition dans les couches les plus profondes de la cornée de petits points puriformes, alors que les couches lamellaires restent indemnes.
L’affection est le plus souvent en rapport avec la syphilis acquise ; elle survient quelques années après le chancre d’inoculation.
C’est une métastase et non un processus gommeux ; on l’a, pour cette raison, appelée abcès métastatique syphilitique aigu de la cornée et encore kératite syphilitique à hypopyon.
Elle s’accompagne souvent d’iritis et l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une localisation primitive dans le corps ciliaire.
Chez un adulte jeune, l’affection débute par un trouble vaporeux profond de la périphérie de la cornée, accompagné d’un cercle périkératique modéré.
La kératite pustuliforme profonde simule ainsi une kératite parenchymateuse au début. Le trouble nuageux s’avance en coin dans la cornée, en même temps que d’autres éléments apparaissent au voisinages ou en d’autres endroits.
Rapidement, le tableau se modifie : dans le trouble blanchâtre se délite bientôt une masse nettement circonscrite, d’aspect pustuleux, profondément située.
En même temps apparaissent les signes d’une iritis grave, accompagnée de vives douleurs et d’une réaction ciliaire intense.
Un hypopyon s’installe dans la chambre antérieure.
Les pustules, dont le volume ne dépasse guère celui d’une tête d’épingle, se disposent irrégulièrement, en séries ou en lignes circulaires, à la périphérie de la cornée, dans les couches profonds. L’épithélium de la cornée demeure intact.
L’évolution est essentiellement traînante. Si le traitement spécifique n’est pas institué, de nouvelles pustules apparaissent tandis que d’autres se résorbent, laissant un trouble dense dans les couches profondes de la cornée, accompagné d’une vascularisation profonde.
Le diagnostic n’est difficile que parce que l’affection est rare et mal connue.
On croit avoir affaire à un ulcère serpigneux à hypopyon, mais les réactions sérologiques, presque toujours positives, en pareil cas, attirent l’attention.
Le seul diagnostic à discuter est celui de gomme de l’iris sont l’aspect, du fait de l’hypopyon, offre avec la kératire pustuliforme une certaine analogie.
Les altérations anatomiques sont essentiellement la nécrose des couches profondes de la cornée. L’hypopyon est solide, riche en leucocytes polynucléaires. Les lésions de l’iris sont superficielles, limitées au stroma.
Le traitement antisyphilitique amène, en quelques jours, une amélioration manifeste, puis une guérison rapide. Le traitement coupe la maladie.