Les médicaments introduits par voie sous-conjonctivale passent dans les milieux et les membranes de l’œil. C’est les injections sous-conjonctivales.
On sait par expérience de Wessely, qu’une solution hypertonique de chlorure de sodium à 15 % provoque, chez le lapin curarisé, une modification chimique de l’humeur aqueuse, qui devient riche en albumine, et une augmentation du tonus oculaire.
Une injection de sérum physiologiques à 7 % n’a pas le même effet. La solution hypertonique paraît agir en provoquant une hyperhémie de réaction, suivie d’une inondation séreuse, préalable de novocaïne, par son action anesthésiante, empêche les effets de l’injection hypertonique de se produire.
La dilatation des vaisseaux laisse passer les particules colloïdes constituantes du plasma sanguin, les anticorps, les ferments protéolytiques.
La médication sous-conjonctivale a joui d’une grande vogue. Elle était utilisée en particulier dans le décollement de la rétine.
Abadie préconisait les injections sous-conjonctivales d’atrophie dans le traitement de l’atrophie optique. Elle conserve encore des indications précises :
Sommaire
Anesthésie de la conjonctive
On sait que les instillations de cocaïne n’anesthésient la conjonctive qu’au voisinage immédiat de la cornée.
L’injection sous-conjonctivale de novocaïne à 4 % est indiquée pour les opérations qui se pratiquent sur la conjonctive.
Mydriase provoquée
L’action mydriatique de l’adrénaline n’est manifeste qu’un injection sous-conjonctivale. Celle-ci provoque, en regard de l’injection, une mydriase locale, utilisée dans l’opération de cataracte.
On emploie les injections sous-conjonctivales d’atropine-adrénaline pour obtenir une mydriase locale en vue de l’examen ophtalmoscopique d’une partie périphérique déterminée de la rétine, pour faire céder une synéchie irienne localisée à un secteur.
Médication anti-infectieuse
Les injections sous-conjonctivales de cyanure de mercure à 1/3 000, de bleu de méthylène à 1/1 000 sont utilisées depuis longtemps dans l’ulcère à l’hypopyon de la cornée, dans les sclérites, dans les uvéites diffuses.
Actuellement, les injections de pénicilline à hautes doses (50 000 unités par cm3) sont employées couramment par voie sous-conjonctivale, associées au traitement général, avec une efficacité certaine.
La cortisone peut être injectée à la dose de 10 à 15 mg.
La solufontamide, en injection sous-conjonctivale, est préconisée par Renaud dans le traitement de l’ophtalmie sympathique.
Médication vaso-dilatatrice
On peut utiliser les injections de priscol dans le cas de brûlures de la conjonctive, pour rétablir la circulation.
Technique
On se sert d’une aiguille fine, à biseau court, longue de 3 cm. Après anesthésie de la conjonctive par instillation, l’injection est faite à quelques millimètres du limbe, tangentiellement au bulbe. On injecte 1 cm3 ou 0,5 cm3 de liquide.
Les injections de chlorure de sodium hypertonique, de cyanure de mercure sont parfois très douloureuses. Il arrive que l’injection provoque une hémorragie sous-conjonctivale.