Étiologie, pathogénie et traitement de la Kératite neuro-paralytique

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Examinons l’étiologie, pathogénie et traitement de la Kératite neuro-paralytique.

Étiologie

Les opérations sur le trijumeau

Les opérations sur le trijumeau, pratiquées pour névralgie faciale, sont la cause la plus habituelle de la kératite neuro-paralytique.

Le trijumeau
Le trijumeau

L’extirpation du ganglion de Gasser provoque, dans 20 % des cas, une grave ulcération qui aboutit souvent à la perte de l’œil.

La neurotomie rétro-gassérienne

La neurotomie rétro-gassérienne, l’alcoolisation du ganglion de Gasser, bien que donnait lieu souvent à une kératite neuro-paralytique, sont cependant moins dangereuses pour l’avenir de l’œil.

Il suffit de protéger la cornée par une blépharorraphie, pour éviter l’apparition d’une ulcération.

La résection du maxillaire supérieur

La résection du maxillaire supérieur est parfois suivie de  kératite neuro-paralytique.

Les traumatismes du crâne

Les traumatismes du crâne peuvent s’accompagner d’une kératite neuro-paralytique grave. Les fractures transversales du rocher, qui intéressent en même temps le trijumeau et le facial, y exposent particulièrement.

Les méningites syphilitiques

Les méningites syphilitiques de la base peuvent intéresser également les deux nerfs.

Les lésions bulbo-protubérantielles

Les lésions bulbo-protubérantielles, retentissent sur le noyau sensitif du trijumeau, sont parmi les causes fréquents.

Le zona ophtalmique

Le zona ophtalmique est souvent suivi de kératite neuro-paralytique, qui se manifeste soit sous la forme de l’ulcération superficielle, par nécrose de l’épithélium, soit sous forme de trouble parenchymateux de la cornée.

Le zona ophtalmique
Le zona ophtalmique

On peut l’observer encore à la suite d’un traumatisme intéressant le territoire sensitif du trijumeau.

L’intoxication professionnelle par le trichloréthylène

On l’observe enfin dans l’intoxication professionnelle par le trichloréthylène et dans l’intoxication par l’arsenic.

Pathogénie

La kératite neuro-paralytique est considérée comme un trouble trophique résultant de la lésion du trijumeau. Magendie, en effet, en 1822, expérimentaux chez le lapin, par section du trijumeau intra-cranien, avait observé la nécrose de la cornée.

Bernard attribua, en 1852, la nécrose de la cornée à un trouble vaso-moteur, la section du trijumeau entraînant la paralyse des vaso-dilatateurs.

La nécrose de la cornée, due à la vaso-construction, peut être prévenue si on associe à la section du trijumeau la résection du ganglion cervical supérieur.

Pour d’autres, la  kératite neuro-paralytique est d’origine traumatique.

La cornée est simplement fragilisée par la section du trijumeau ; elle s’ulcère à l’occasion d’une traumatisme.

Snellen a montré en effet que si on protège la cornée par une blépharorraphie, la nécrose ne survient pas.

Eberth, Feuer l’attribuent au desséchement de la cornée qu’entraîne la lésion du trijumeau.
Le rôle du sympathique surtout paraît déterminant.

D’après les recherches récents de Lewis les troubles trophiques seraient le résultat d’un métabolisme cellulaire anormal.

La perte de sensibilité privé l’épithélium du contrôle assuré normalement sur le métabolismes cellulaire par les nerfs sensitifs.

Il en résulte une diminution de vitalité des cellules et un œdème qui exposent à la dégénérescence et à l’exfoliation de l’épithélium, si l’œil n’est pas protégé.

Traitement

La fréquence et la gravité de la kératite neuro-paralytique invitent le neuro-chirurgien à chercher, pour le traitement de la névralgie faciale, l’intervention la moins dangereuse pour l’œil et à surveiller les suites de l’opération.

Il convient avant tout de ne pas léser le ganglion de Gasser.

L’apparition d’une  kératite neuro-paralytique impose sans tarder une blépharorraphie médiane, qui protège la cornée.

La blépharorraphie doit être laissée en place longtemps, pendant environ 6 mois. Lorsqu’elle est libérée, le port de lunettes doit être recommandé.

Il arrive souvent que la cornée s’ulcère dès le lendemain de la libération. Il faut alors refaire la blépharorraphie.

Dans certaines formes graves, des intervention sur le sympathique cervical peuvent être indiquées.

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