La pénétration de l’air dans la cavité orbitaire suppose une communication entre l’orbite et l’air extérieur, par l’intermédiaire d’un sinus péri-orbitaire.
L’emphysème se manifeste par une tuméfaction diffuse. Le signe pathognomonique est la crépitation gazeuse caractéristique, appréciable aux doigts qui pressent sur la tuméfaction.
L’emphysème est presque toujours d’origine traumatique.
Les rares cas d’emhysème spontané s’expliquent par l’existence d’une fistule faisant communiquer l’orbite avec les fosses nasales par l’intermédiaire des sinus.
Encore faut-il se méfier des cas de simulation. On a observé, pendant cette guerre, un cas d’emphysème récidivant des paupières.
Le sujet pratiquant, à l’aide d’une paille, une piqûre du cul-de-sac conjonctival ; un camarade soufflait de l’air par la paille.
Emphysème palpébral pur
C’est une forme rare. L’air pénètre en avant du septum orbitaire.
Au cours d’un cathétérisme des voies lacrymales, avec fausses route, on a vu injecter plusieurs seringues de sérum physiologique puis de bleu de méthylène, dont le contenu, mêlé d’air, passa dans les paupières, provoquant un emphysème palpébral et une coloration bleue des paupières.
Il peut résulter d’une fracture surtout de l’orbite. Dans un cas qu’on a publié, un étudiant en médecine venait de recevoir un coup de pied sur le bord inférieur de l’orbite, au cours d’une partie de football.
Dans le tramway qui le ramenait, comme il saignait du nez, il se moucha fortement. Immédiatement, les paupières enflèrent au point que ses camarades éclatèrent de rire. Il s’agissait d’une fracture des cellules ethmoïdales pré lacrymales.
Emphysèmes orbitaire pur
On l’observe à l’occasion d’une fracture de l’ethmoïde, du sinus frontal, ou d’une fracture intéressant le sinus maxillaire.
Lorsque le septum orbitaire est intact, l’air s’infiltre en arrière de lui dans l’espace décollable extra-périosté.
Il y a protrusion du globe. L’enflure occupe le pourtour de l’orbite où elle dessine un bourrelet périphérique, fortement tendu.
L’air ne s’infiltre dans les paupières que jusqu’à l’insertion du septum au cartilage tarse. Les paupières sont fortement serrées sur le globe qui est immobile. Lorsque le globe peut s’ouvrir, il y a habituellement diplopie.
Des symptômes que l’on peut rapporter au syndrome occulo-cardiaque : céphalées, vertiges, vomissements, accompagnent souvent cette forme d’emphysème.
Emphysème orbito-palpébral
Emphysème orbito-palpébral suppopse qu’il y a déchirure du septum orbitaire. L’enflure intéresse toute l’étendue des paupières qui ne peuvent s’ouvrir. Il n’y a pas protrusion du globe et la tuméfaction n’est pas sous tension.
Le plus souvent, l’emphysème s’observe à l’occasion de petits traumatismes. Le malade se livre à ses occupations de douleurs et de diplopie, l’oblige à s’arrêter.
En soi, l’emphysème de l’orbite est une manifestation bénigne, qui ne nécessite d’autre traitement qu’un pansement compressif, si toutefois il est supporté, ou la simple compression par les doigts.
Il est rare qu’une incision d’orbitotomie, ouvrant le septum, soit indiquée par la protrusion du globe et la diplopie.
