Cyanose de la rétine constitue un tableau ophtalmoscopique tout à fait particulier.
Cyanose de la rétine
Les maladies de la rétine constituent une cause majeure de trouble visuel. Le champ de la rétine a une teinte cyanique, qu’on a comparé à celle de ces beaux taffetas à reflets changeants de tonalité grises, mais alternativement roses ou verts suivant l’incidence de la lumière.
Sur ce fond gris, la papille tranche par sa coloration rouge cinabre.
Les vaisseaux, dans leur ensemble, apparaissent dilatés et sombres. Les veines surtout ont un aspect caractéristique : les gros troncs veineux, autour de la papille, apparaissent gonflés, comme injectés a suif, avec de splendides reflets.
Leur calibre peut être régulier ; il est souvent moniliforme du fait de l’ectasie pariétale.
Leur trajet, très sinueux, dessine des méandres ; leur coloration est d’un bleu violet noirâtre, lie de vin sombre ; les veines collatérales sont elles-mêmes dilatées, de sorte que les plus fines ramifications sont devenues visibles ; leur coloration est d’un rouge plus vif que elle des troncs ; cette dilatation des collatérales confère à la région maculaire un aspect en tête de méduse, une richesse vasculaire caractéristique.
Les artères sont elles-mêmes un peu dilatées, pleines, dessinées par un double trait carminé ; leur reflet est terne, jaune verdâtre. Les branches collatérales sont sombres, carminées, parfois difficiles à distinguer des veines.
La tension de l’artère centrale est variable, parfois basse, la tension veineuse très élevée.
Le tableau typique de la cyanose de la rétine peut se trouver compliqué : Par l’œdème de la papille ;
Par des éclaboussures hémorragiques irradiant de la papille.
La cyanose de la rétine, qui pourrait être confondue avec la coloration anormale que donnent l’intoxication par l’aniline ou par le dinitro-benzol, s’observe essentiellement :
Dans les manifestation congénitales du cœur qui constituent la maladie bleue.
Dans la polyglobulie essentielle ou symptomatique. L’image, dans les deux cas, est toujours bilatérale.
Parfois dans l’exophtalmos pulsatile.
On a vu le tableau de la cyanose de la rétine, unilatéral, précéder de quelques semaines le tableau de la thrombose de la veine centrale.
Ischémie de la rétine
L’ischémie de la rétine peut être due à plusieurs causes :
- a une baisse considérable de la pression sanguine, devenue insuffisante pour maintenir la circulation
- la quantité de sang circulant dans les artères est trop faible ou le sang est pauvre en éléments cellulaires
- la musculature de la paroi artérielle est en état de spasme ; elle rétrécit la lumière du vaisseaux
- une altération organique de l’artère (embolie ou thrombose par endartérite) obstrue la lumière
Quelles qu’en soit la cause, l’ischémie est redoutable pour la vie des éléments nerveux de la rétine.
La privation de sang, si elle dure au delà de 30 mm, entraîne la mort des cellules ganglionnaires.
Il y a d’abord tuméfaction trouble (imbibition des cellules ganglionnaires et des fibres nerveuses), puis vacuolisation, puis nécrose.