La cécité psychique et verbale ou alexie

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En parlant de la cécité, bien que les sensations visuelles soient intactes, le sujet est incapable de reconnaître un objet qu’il voit pourtant très bien.

Agnosie pour les objets

On dit agnosie pour les objets ou cécité psychique. Son visage trahit la perplexité. Lui permet-on de toucher l’objet, comme il en manifeste le désir, il le reconnaît aussitôt et son visage s’illumine.

C’est que la vision, en pareil cas, ne suffit pas à évoquer l’idée, le concept.

D’ailleurs, l’agnosie pourrait tout aussi bien être tactile (astéréognosie) ; le sujet est alors incapable de reconnaître un objet au toucher, mais il le reconnaît immédiatement, s’il le voit.

L’agnosie pour les objets est ainsi, dans un sens général, l’incapacité d’évoquer le concept par la voie d’une impression sensorielle déterminée, mais elle n’est pas la perte du concept lui-même.

La cécité psychique est un syndrome clinique bien individualisé. Elle est compatible avec la conservation de l’intelligence.

Que voit la cécité psychique ?
Que voit la cécité psychique ?

Souvent elle est associée à une hémianopsie droite et l’on pourrait croire que l’hémianopsie homonyme est responsable de l’agnosie visuelle. Il est démontré qu’il n’en est rien.

Agnosie pour les mots

On dit agnosie pour les mots ou cécité verbale ou alexie. Le sujet est capable de reconnaître l’objet lui-même, mais il ne reconnaît pas le signe, le symbole qui lui est attaché.

L’alexie peut être pure. Le sujet est incapable de reconnaître un mot écrit. Il parvient cependant à lire, à la condition de suivre la ligne avec son doigt.

Il es incapable de copier un texte, de transcrire en lettres cursives un texte dactylographié. Et cependant il est capable de parler et d’écrire correctement.

L’agnosie peut être plus limitée encore ; le sujet est incapable de reconnaître un caractère d’imprimerie, un chiffre, une note de musique, un symbole géométrique.

Le trouble agnosique peut encore être limité à la reconnaissance des couleurs.

L’alexie est souvent compliquée d’agraphie. Le sujet, non seulement n’arrive pas à déchiffrer les mots, mais il est incapable d’en comprendre le sens. Il y a davantage incompréhensible qu’agnosie.

Cette forme appartient à l’aphasie sensorielle de Wernicke. Elle est en général associée à d’autres troubles du langage.

Si on conforme ces deux formes d’alexie avec les lésions anatomiques rencontrées, on peut se représenter qu’il existe :

Un alexie pure. Les lésions ont détruit les fibres sous-corticales qui vont de l’aire striée au pli courbe, mais elles ont respecté la zone du langage.

Une alexie avec agraphie. La lésion, plus étendue, intéresse en outre le pli courbe et empiète sur la zone corticale du langage.

Physiologie pathologique

La cécité psychique est un syndrome clinique bien individualisé, mais ce n’est pas une entité morbide définie.

Elle ne correspond pas à la destruction d’un centre spécial qui président à la reconnaissance des objets. La lésion n’anéantit pas un centre ; elle désorganise un système coordonné.

Elle résulte de la rupture des connexions qui relient l’aire visuelle à des centres d’association hiérarchiquement superposés.

Aire visuelle
Aire visuelle

Elle serait plutôt, pour certains auteurs, l’expression d’une souffrance générale du cerveau, d’une déficience de fonctions cérébrales élevées : trouble de l’attention visuelle, amnésie des occipitaux.

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