Les cataractes traumatiques sont assez difficiles pour les enfants surtout et ils ciblent le cristallin, mais ils peuvent quand même disparaître dans un certain cas.
Cataracte par contusion
Une simple contusion du globe et même, une commotion à distance sur le tempe, chute d’un lieu élevé, peut provoquer un trouble du cristallin.
Dans les jours, ou même dans les semaines, qui suivent l’accident, on voit apparaître, dans les couches postérieures du cristallin, une cataracte de forme très élégante :
Figure étoilée formée, sur un plan uniforme, de nervures délicates ;
Figure en rosace, où les opacités sont disposées en lames minces, micacées, autour des sutures déhiscentes.
Bien visible à la lampe à fente, cette cataracte est mieux observable encire à l’ophtalmoscope électrique.
On peut alors, à la faveur d’une large dilatation de la pupille, se rendre compte que l’équateur cristallinien lui aussi, sur tout son pourtour, est occupé par un réseau de mailles circulaires, qui paraissent correspondre à des vacuoles juxtaposées dans l’aire d’insertion de la lamelle zonulaire.
La cataracte contusive paraît due à l’imbibition des fibres cristalliniennes, par exsudation sous-capsulaire, en relation avec l’ébranlement de la lamelle zonulaire.
En raison de l’étiologie traumatique, cette cataracte ne saurait être confondue ni avec une cataracte sénile en soucoupe postérieure, ni avec une cataracte choroïdienne, caractérisée par le chatoiement polychrome.
La cataracte contusive peut s’effacer complètement en quelques jours ou quelques semaines. Elle peut au contraire s’aggraver.
Les opacités s’étendent alors progressivement sous forme de blocs opaques, en glaçons, entre lesquels persistent des parties transparentes du cristallin.
Cataracte par plaie de la capsule
Toute blessure de la capsule cristalinienne, qu’elle soit traumatique ou opératoire, entraîne la formation d’une cataracte.
Le processus en a été étudié expérimentalement et nous pouvons en observer à la lampe à fente les manifestations :
S’il s’agit d’un enfant et si l’instrument piquant a atteint le cristallin directement, en passant à travers la cornée sans blesser l’iris et occasionnant une plaie assez large de la capsule, on observe, dès les premières heures, le processus dans toute sa pureté : les lèvres de la capsule se rétractent et s’éversent, laissant à nu les fibres cristaliniennes.
Celles-ci, exposées à l’influence nocive de l’humeur aqueuse, gonflent deviennent opaques, d’un blanc de neige, et viennent faire hernie à travers la brèche capsulaire, en champignon.
Peu à peu, en quelques jours, les fibres viennent, les unes après les autres, se déverser dans la chambre antérieure où elles s’accumulent en masses blanches, en blocs, où l’on reconnaît la disposition caractéristique des fibres en bulbe d’oignon. Puis elles se dissocient et fondeur, pour être finalement résorbées.
Ce gonflement des fibres et l’encombrement de la chambre antérieure par les masses s’accompagnent en général de manifestations glaucomateuses : douleurs péri-orbitaire, rétraction ciliaire.
En fin de compte, lorsque le processus est près de s’achever, il ne reste plus que la capsule cristallinienne, dont on voit la brèche antérieure, aux lèvres de laquelle tiennent encore des fibres qui flottent avant de se détacher.
La membrane capsulaire, une fois dépouillée des fibres qu’elle enfermait, recouvre sa transparence ; une vision convenable est ainsi récupérée.
Lorsque la plaie est minime, les fibres viennent fondre, non en blocs, mais en flocons neigeux, comme des précipités et même, dans des cas exceptionnels, on peut voir le léger trouble qui entoure le trajet visible d’une aiguille dans le cristallin, se résoudre en peu de jours sans laisser de trace.