La plupart des daltoniens ignorent qu’ils sont atteints d’une anomalie vis-à-vis des couleurs. C’est qu’ils sont habitués, depuis l’enfance, à désigner, comme les sujets normaux, les couleurs d’objets.
Ils les différencient, sans le savoir, non d’après leur ton, mais d’après leur différence d’intensité lumineuse et de saturation, de sorte qu’ils désignent la plupart des couleurs par leur nom exact. Ils sont cependant exposés à de fâcheuses erreurs.
Celles-ci se manifestent lorsqu’ils exercent une profession nécessitant une aptitude parfaite aux couleurs :
- peintres
- employés de soierie
- carrossiers
Il faut éviter des erreurs infiniment plus graves de conséquences, dans l’interprétation des signaux lumineux, pour les candidats aux emplois dans :
- les chemins de fer
- l’aviation
- la navigation
Pour cela, les candidats sont soumis, avant leur admission, à un examen rigoureux.
C’est à cette occasion, le plus souvent, que le daltonisme est dépisté, à la surprise du candidat qui se refuse à croire à son anomalie.
En pratique, le diagnostic des perversions du sens des couleurs est conduit de la façon suivante.
Sommaire
Méthode de comparaison : laines de Holmgreen
La collection d’écheveaux de laines comprend :
- certaines couleurs-témoins :
- vert pâle
- rose clair
- rouge vif
- des nuances plus claires et plus foncées de ces couleurs
- une série de couleurs dites « couleurs de confusion » convenablement choisies :
- jaune-brun
- gris
- gris-brun
- mauve
- bleu pâle
L’examen est conduit à la lumière du jour.
- on présente d’abord au sujet un échantillon vert pâle et on lui demande de sortir de la collection tous les écheveaux de cette couleur : si, en plus des couleurs correctes, il en met d’autres, ou simplement s’il marque quelques hésitation, c’est qu’il a un sens des couleurs défectueux
- on présente alors un pourpre ou rose claire : s’il ajoute aux couleurs exactes des bleus et des violets, c’est qu’il est atteint de cécité pour le rouge
- on présente enfin un rouge vif :
- s’il prend des vert-olive, des marron foncé, il est atteint de cécité pour le rouge
- s’il choisit des nuances plus claires que le rouge, des jaunes ou des mauves, il est atteint de cécité pour le vert.
La méthode de comparaison est améliorée par les color-tests de Polack.
Ce sont des carrés de carton colorés qu’il s’agit de disposer sur les travées d’une planchette, en gamme de sensations graduellement décroissantes.
Le mode de disposition des couleurs permet de différencier les deux formes de daltonisme.
Test de stilling, cartons d’Ishihara, tests de Polack
Ce sont de tables dites « pseudo-isochromatiques », établies avec le concours de peintres daltoniens, où des chiffres colorés, bien visibles pour le sujets normal, sont invisibles ou désignés de façon erronée pour chaque anomalie du sens des couleurs.
La lecture des cartons d’Ishihara est l’épreuve officielle à laquelle sont soumis les candidats à l’aviation, à la navigation, aux chemin de fer.
Des tables spéciales permettent de dépister la simulation.
Les méthodes spectrales d’examen , anomaloscope de Nagel
Ce sont de méthodes d’étude, moins utilisées dans le pratique courante pour le diagnostic.