Anomalies congénitales du sens des couleurs

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Ces anomalies, communément désignées sous le nom de « daltonisme » sont caractérisées par le fait que le sujets qui en sont atteints tiennent pour semblables des couleurs qui apparaissent différentes aux sujets normaux. Le daltonisme n’en est qu’une modalité.

La théorie de la vision trichromatique

Vision des daltoniens
Vision des daltoniens

C’est en se basant sur la théorie de la vision trichromatique que l’on prétend, encore aujourd’hui, expliquer les anomalies du sens des couleurs.

Les sujets normaux sont dits « trichromates », parce qu’ils perçoivent les 3 couleurs fondamentales. Ils ont une trichromasie normale.

Si l’un des récepteurs fait défaut, par suite de quelques anomalie, il n’y a plus que deux composantes physiologiques ; il y a dichromasie ou cécité partielle pour les couleurs. Soit un aveugle pour le rouge. Nous devons admettre que les fibres sensibles au rouge font défaut.

Si la rétine est frappée par une lumière à grandes longueurs d’onde, seules seront excitées les fibres sensibles au vert et au violet, celles pour le vert plus vivement que celles pour le violet.

L’action est la même que celle donnée par des longueurs d’onde moyennes. Il en résulte une sensation de vert, mais de vert non saturé, de vert foncé.

Au contraire, une lumière verte frappant la rétine du même sujet donne une sensation de vert, mais de vert clair, d’une grande intensité.

C’est précisément cette différence de clarté, d’intensité entre les eux verts : celui perçu en présence de la lumière rouge et celui perçu en présence de la lumière verte, qui permet aux daltoniens de distinguer, jusqu’à un certain point, le rouge du vert.

D’après cette théorie, on désigne sous le nom de :

  • protagopie la cécité pour le rouge
  • deutéranopie la cécité pour le vert
  • tritanopie la cécité pour le bleu

La théorie trichromatique ne saurait être acceptée sans réserve. Elle ne tient pas compte, en particulier, du rôle primordial qui revient au cerveau dans la perception des couleurs, et sur lequel insistait Parinaud.

Le rôle du cerveau

Cerveau
Cerveau

Pour Erdridge Green, l’excitation visuelle, reçue par la rétine et transmise par les voies optiques, diffère en qualité selon la longueur d’onde.

En fin de compte c’est le cerveau lui-même, où peut-être existerait un centre spécial, voisin de l’aire visuelle, qui apprécie les différentes longueurs d’onde. Ce rôle du cerveau est mis en évidence par l’expérience réalisé par Hecht, après d’autres.

Si, pour un œil, on projette une lumière rouge monochrome, tandis que sur l’autre, dans l’aire correspondante de la rétine, on projette une lumière verte monochrome, on réalise une sensation de jaune.

Cela suppose bien l’existence de deux récepteurs différents.

La sensation de jaune est une phénomène perceptuel, produit dans le cerveau sous l’influence d’impulsions qui y sont conduites à partir des récepteurs de la rétine.

Peut-être conviendrait-il de substituer à la théorie trichromatique, de valeur discutable, un classement basé, comme le propose Polack, sur l’étude, à l’aide des appareils à lumière spectrale, dans trois constantes, variables d’une couleur à l’autre, qui définissent la sensation colorée :

  • le ton en déterminant la faculté de l’œil de différencier les tons dans le spectre, c’est-à-dire en évaluant sa sensibilité chromatique aux variations de longueur d’onde
  • l’intensité lumineuse, en déterminant la position du maximum lumineux dans le spectre
  • la saturation, en étudiant la répartition de la saturation apparente dans le spectre

Cependant, cette étude elle-même se heurte à des causes d’erreur dues à l’imperfection des appareils d’examen

C’est pourquoi la théorie trichromatique, hypothèse commode, peut encore être adoptée pour la classification des anomalies du sens des couleurs.

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