L’agent vulnérant provoque, à son passage dans l’œil, des désordres anatomiques importants.
Il apporte presque toujours avec lui infection, que favorise en outre l’attrition des parties molles.
Il est rare que le corps étranger vulnérant demeure dans l’œil et donne lieu à des accidents tardifs.
Ce sont des plaies toujours graves. La vision est perdue ou tout au moins très compromise du fait des altérations anatomiques.
Étiologie
Il s’agit le plus souvent d’accidents professionnels graves; survenant chez les ouvriers de l’industrie métallurgiques, chez les cultivateurs.
Un éclat métallique, s’il est doué d’une grande force vive, ès que son poids dépasse, 5 mg, provoque à son passage dans l’œil des désordres anatomiques importants.
Il s’agit aussi souvent de traumatismes accidentels :
- explosion de mine
- détonateur de grenade
- éclatement de fusil de chasse
- bris de glace au cour d’un accident d’automobile
- plomb de chasse
Les enfants ne sont pas épargnées :
- coup de fourchette
- de crayon
- de plume à écrire
- de fléchette
- éclatement de capsule
- de pétard
Ce sont encore les traumatismes de guerre :
- éclats d’obus
- de grenade
- fragments de balle
- éclats de bois projetés au cours d’un bombardement
L’agent vulnérant atteint l’œil le plus souvent par devant, dans son segment antérieur.
S’il est doué d’une grande force vive, il peut venir du côté opposé de la face ; il peut traverser le fragile ethmoïde et atteindre le globe en arrière de l’équateur, dans son segment postérieur.
Symptômes
Ils sont très variables, suivant l’importance du traumatisme et suivant le lieu de pénétration de l’agent vulnérant.
Dans les cas les plus graves, l’œil peut être dilacéré. En pareil cas, les paupières sont déchirées ; un hématome orbitaire accompagnée de chémosis masque les lésions.
Entre les lèvres déchiquetées de la blanche sclérotique, que l’on cherche d’abord et que l’on parvient à reconnaître, on voit le contenu de l’œil en partie expulsé, sous forme d’un magma noirâtre, hémorragique.
Au cours même de l’exploration, une hémorragie expulsive peut achever de vider le globe.
Plus souvent, un éclat de métal a été projeté sur l’œil au cours de travail. La douleur a été très vive ; un peu de sang et de liquide sanglant s’est écoulé sur la joue. Le secours de l’ophtalmologique est réclamé d’urgence.
La plaie peut être située sur la cornée. C’est rarement une plaie linéaire comme dans le cas d’un coup de canif ; c’est une plaie large, irrégulière, à bords déchiquetés ; parfois un lambeau de cornée est partiellement détaché.
A travers la plais, l’iris fait hernie, sous forme de haillons brunâtres ou noirâtres englués de sang. La chambre antérieure est plaine de sang ; ce qu’on voit à travers la cornée est d’un noir terne uniforme.
S’il y a peu de sang, l’iris apparaît plaqué contre la cornée ; la pupille est déformée ou invisible. L’œil est hypotone.
Dans les cas moins graves, on voit un trou à l’emporte-pièce de la cornée, par lequel l’humeur aqueuse s’écoule puis forme, après quelques heures, un coagulum, un bouchon saillant.
L’iris es appliqué contre la cornée, ou bien la chambre antérieure s’est reformée et l’on voit le cristallin cataracté ; des masses blanchâtres, en bulbe d’oignon se détachent du cristallin à travers le champ pupillaire et viennent se déposer dans la chambre antérieure.
Il est évident qu’un plomb a pénétré et qu’il est inclus dans l’œil ; peut-être même a-t-il traversé l’œil de part en part ?
Parfois, la plaie cornéenne est minime. Il peut y avoir hernie de l’iris avec déformation de la pupille. Dans d’autres cas, rien ne s’échappe au dehors.
Il n’y a pas d’hypotonie ; mais la déchirure de ‘iris, la présence de sang dans la chambre antérieure, une cataracte traumatique sont les signes évidents que le corps vulnérant a pénétré profondément ; il a crée des désordres, puis il est ressorti.
De toute façon, les désordres anatomiques sont importants, l’infection est certaine.