Le diagnostic de décollement de la rétine est en générale facile ; il ne l’est pas toujours.
Diagnostic
Il peut être très difficile de reconnaître un décollement plan, sans saillie notable de la rétine.
L’apparence trouble, œdémateuse de la rétine, l’effacement localisé du réseau vasculaire de la choroïde, l’aspect élargi des vaisseaux, qui apparaissent sombres, flous, sans reflet, sont les signes qui retiennent l’attention, mais l’aspect n’est pas toujours facile à interpréter.
D’autre part, certaines conditions peuvent s’opposer à l’examen (décollement de la rétine accompagnant une cataracte sénile, par exemple). L’examen de la projection lumineuse permet seul de le soupçonner.
En présence d’une décollement de la rétine, il faut toujours soupçonner soupçonner qu’il pourrait s’agir d’un décollement symptomatique d’une tumeur de la choroïde.
Pronostic
Abandonné à son évolution spontanée, le décollement de la rétine ne manifeste aucune tendance à la guérison.
Le décollement à début supérieur, devenu déclive, s’étend en général à toute la rétine ; il aboutit à la perte totale de la vision.
Certain décollement, à début inférieur, peuvent demeurer longtemps stationnaires ; ils laissent persister un peu de vision.
Parfois, un processus de réapplication spontanée s’ébauche, fragile ; la rétine se décolle à la première occasion.
Des plis de la rétine peuvent s’installer à la limite du décollement et former un barrage, qui limite l’extension.
De toute façon, le pronostic est extrêmement fâcheux. Le plus souvent, l’œil devient hypotone ; des signes d’irido-cyclite torpide se manifestent par des synéchies sur le bord papillaire ; le cristallin, qui reste souvent transparent, s’opacifie parfois.
La cécité est souvent la conséquence du décollement de la rétine. Il n’est pas rare, même dans les cas où il n’y a pas tumeur sous-jacente, que des accidents tardifs d’hypertension conduisent à l’énucléation.
A l’heure actuelle, seul le pronostic opératoire nous intéresse, que l’expérience nous a appris à apprécier. L’examen est, avant tout, orienté vers l’appréciation des conditions d’opérabilité et du résultat à attendre de l’opération.
Cas favorables
Il y a des cas favorables ; ce sont les cas de décollement récent, où la rétine montre une tendance nette à se réappliquer sous l’influence du repos, où la déchirure unique siège sur une rétine apparemment saine.
Cas défavorables
Il y a des cas défavorables ; ce sont les cas de décollement étendu, depuis longtemps installé ; les cas, même récents, où la rétine apparaît immobile, sans tendance à la réapplication, avec des plis rigides ; les cas où les déchirure sont vastes, ceux où elles sont multiples et réparties en des secteurs différents de la rétine.
Ce sont surtout les cas où la rétine apparaît altérée, friable, où le vitré montre des épaississements nodulaires. Ce sont encore les cas aces déchirure maculaire.
Ce sont enfin les cas sans déchirure visible ; les cas anciens surtout, où l’hypotone du globe est installée.