Ils sont caractérisés par une crise subite d’obscurcissement de la vision. La crise d’angiospasme survient à l’occasion du froid, ou sans cause apparente.
Le champ visuel s’obscurcit ; les objets s’effacent. Après quelques secondes ou quelques minutes, le voile se dissipe, la vision redevient normale. Il ne reste de la crise qu’un léger malaise visuel, parfois une céphalée violente, en tout cas une certaine anxiété.
La crise, souvent unique, peut en effet se renouveler, plusieurs fois dans la même journée, dans la même semaine.
Évolution de la vision
Si l’on a la chance d’examiner le malade au moment même de la crise, on peut voir, au voisinage immédiat de la papille, une grosse artère devenir filiforme sur une petite étendue, sur un segment limité, comme serrée dans un bague.
Après quelques instants, à la suite parfois d’une inhalation de nitrite d’amyle, l’artère reprend son calibre normal ; parfois cependant, les veines s’estompent, leur calibre devient inégal.
A la suite de crises répétées, on peut observer un léger œdème de la rétine.
D’autres aspects peuvent être observés ; on peut voir :
Des vagues de contraction spasmodique courir le long des artères ;
Les spasmes se succéder sur une artère, puis sur autre dans les différentes secteurs de la rétine.
La crise peut se traduire par un obscurcissement dans une moitié supérieure ou inférieure du champ visuel.
Chez des sujets jeunes, on a vu plusieurs fois une crise de ce genre précéder de quelques semaines le tableau de l’embolie d’une artère temporale.
L’angiospasme
L’angiospasme a une étiologie variée. On l’observe chez les hypertendus. Pal, Vaquez l’ont signalé au cours de la crise d’hypertension paroxystique.
Dans le cas publié par Genet et qu’on a moi-même observé avec lui et continué à observer, il s’agissait d’un hypertendu âgé, qui avait présenté autrefois des accès de migraine ophtalmique.
A la suite de deux hémiplégies passagères, accompagnées d’aphasie, rapportées par Fiessinger à des spasmes des artères cérébrales, il présenta des crises subitrantes d’angio-spasme rétinie. Dans les années qui survient, la cécité s’installa, avec atrophie optique.
A l’endroit où l’on avait observé 4 ans auparavant le spasme artériel, l’artère conservait, sur un segment parfaitement limité, un aspect filiforme.
L’angiospasme se voit souvent chez des sujets jeunes, parfois :
- hypotendus
- migraineux
- astmatiques
- de souche arthritique
- souvent d’hérédité syphilitique
La crise apparaît à l’occasion d’une émotion, d’une fatigue, d’une intoxication passagère par le tabac, chez le jeunes femmes, au moment des règles.
Un trouble hormonal paraît être parfois en cause ; une irritation du systématique peut être à l’origine du déséquilibre vaso-moteur.
Dans ces conditions, on peut se représenter qu’une irritation locale de l’endartère, à l’occasion du passage, dans le sang circulant, de produits toxiques, se traduit par une crampe de la paroi artérielle.
La crise de cécité
La crise passagère de cécité ne se traduit cependant pas toujours par un spasme visible à l’ophlatmoscope.
Chez un malade hypotendu, il est possible que la cécité passagère soit en rapport avec une crise d’hypertension paroxystique qui se passe dans le système capillaire, sans signe visible.
Il convient d’ailleurs d’apporter une certaine réserve dans le diagnostic, trop facilement affirmé, d’angiospasme rétinien, chez des malades nerveux. Il s’agit, dans bien des cas, d’une névrite rétro-bulbaire.