On observe parfois, en liaison avec une dégénérescence maculaire, sénile, des vergetures de la lame vitrée.
Sommaire
Vergetures séniles de la lame vitrée
Sur le même œil, à distance du foyer maculaire, on observe alors de longues déchirures à bords craquelées.
Les lèvres de la déchirure, formées par la lame vitrée rétractée, sont d’un blanc opalescent. Dans l’aire de la déchirure, on aperçoit à nu le réseau vasculaire de la choroïde.
Dans le foyer maculaire, des hémorragies en rosettes apparaissent parfois au voisinage des craquelures de la lame vitrée.
Ces altérations paraissent être associées à un état d’élastose sénile des téguments.
Stries angioïdes de la rétine
Elles sont la manifestation locale d’une dégénérescence générale du tissu élastique. Sur l’œil, cette dégénérescence se traduit par les déchirures de la lame vitrée.
Du côté des téguments, la dégénérescence du tissu élastique se traduit sous forme de pseudo-xanthome élastique de la peau, que l’on observe particulièrement au cou au pli antérieur de l’aisselle, au pli du coude, au plis de l’aine, à la paroi abdominale.
L’affection est toujours bilatérale. Elle apparaît avec un caractère familial. On la rencontre parfois associée à la maladie de Paget.
Elle s’observe à tous les âges, chez l’enfant comme chez l’adulte et le vieillard. Le malade se présente pour un trouble de la vision centrale, qui traduit l’atteinte de la macula.
Les stries angioïdes peuvent être découvertes fortuitement ou à l’occasion d’un examen ophtalmologique systématiquement pratiqué, dans le cas de pseudo-xanthome élastique, dans le cas de maladie de Paget.
L’aspect ophtalmoscopique
L’aspect ophtalmoscopique est tout à fait caractéristique : Tout amour de la papille, un réseau de craquelures grisâtres retient tout d’abord l’attention. Au pourtour même de la choroïde ; c’est la lame vitrée qui a perdu sa transparence.
Des craquelures la sillonnent, comme des déchirures dans une feuille de papier. Les lèvres de la déchirure sont nettes, soulignées de blanc par endroits.
Dans l’aire de la déchirure, qui est teinte grisâtre, mais souvent aussi rosée, comme occupée par une exudation hématique, les vaisseaux de la choroïde apparaissent à nu.
Du réseau de craquelures qui entoure la papille partent, dans toutes les directions, vers la périphérie, des crauquelures qui viennent se perdre dans la région équatoriale.
La région équatoriale est occupée, dans la partie temporale surtout, par des amas grisâtre, comme émiettes à la surface d’une couche liquide ; on dirait une banquise de glaçons.
Ce sont les débris de lame vitrée émiettés à la surface d’une exsudation choroïdienne.
Un foyer de dégénérescence
Dans la région maculaire, traversée par les déchirures, apparaît à un moment donné, parfois même chez le jeune, un foyer de dégénérescence, dont l’aspect est absolument celui de la dégénérescence maculaire exsudative dite sénile.
Pendant plusieurs années, on assiste à des remaniements qui se passent dans ce foyer et dont l’aspect varie de semaine en semaine.
Des hémorragies en rosettes apparaissent puis disparaissent, étalées sous la lame vitrée ; de nouvelles craquelures se font.
Finalement, l’évolution se fait vers la formation d’un large foyer d’organisation conjonctive, où se dessinent des tractus étoilés blanchâtres.
Lorsque la région maculaire a été atteinte des deux côtés, le résultat final est une baisse considérable de la vision centrale qui est réduite à 1/10 e. Les stries angioïdes de la rétine peuvent être associées à la chroïdiérémie.
Nous ne connaissons pas de traitement susceptible d’enrayer l’évolution des stries angioïdes et des altérations de la macula.