La tuberculose du tractus uvéal est une manifestation de la période secondaire de l’infection tuberculeuse.
Pendant tout une partie de leur vie, les malades font des essaimages métastatiques ; c’est ainsi que les lésions se localisent avec une prédilection particulière sur les séreuses et sur le tractus uvéal.
L’essaimage se fait à partir des ganglions trahéo-bronchiques, réservoirs de l’infection.
La localisation sur le tractus uvéal se fait à une période relativement éloignée de l’infection initiale, les lésions se manifestent bien après la kératite phlycténulaire ou la kératite tuberculeuse, et ainsi rarement avant l’adolescence.
Si le tractus uvéal a été sensibilisé par une atteinte antérieure, une poussée nouvelle peut se manifester tardivement, à un âge avancé, à l’occasion d’un fléchissement de résistance de l’individu, entraînant une décalcification des ganglions trachéo-bronchiques, des ganglions cervicaux.
Elle résulte alors probablement de décharges toxiniennes provenant de ces ganglions. Il s’agit d’une surinfection endogène. Elle apparaît ainsi sous la dépendance d’une sorte d’infection focale.
Cette localisation nouvelle témoigne aussi parfois qu’il y a, quelque part dans l’organisme, un foyer tuberculeux encore infectant (tuberculose osseuse, rénale, épididymaire) susceptible de décharges toxiniques.
A la poussée allergique ainsi déclenchée, le tractus uvéal sensibilisé réagir ; le foyer éteint se ravive comme il ferait à la suite d’une injection de tuberculine.
Chez l’enfant, une bacillaire sanguine se traduit alors sur l’iris et sur la choroïde par des granulations miliaires.
La miliaires peut aussi, à toutes les périodes de l’infection tuberculeuse, opérer par touches successives légères et donner lieu aux mêmes manifestations.
Granulations miliaires de l’iris
On a rarement l’occasion d’observer cette forme. Chez un tout jeune enfant atteint de granulie, une iritis aiguë apparaît. Le stroma œdémateux, sillonné de vaisseau, est farci de granulations miliaires qui dissocient les fibres et apparaissent en surface sous forme d’innombrables nodules blanchâtre.
C’est le tableau de la tuberculose expérimentale de l’iris, obtenu par F. Lagrange par injection de bacilles vivants dans la carotide.
On observe exceptionnellement les reliquats de granulations miliaires de l’iris, sous forme de petites taches grises arrondies, dépigmentées, donnant l’apparence d’une lacune du stroma : aspect tigré.
Granulations miliaires en semis de l’iris
On observe parfois, semées sur l’iris comme des champignons, d’innombrables déposées sur l’iris dans la région pupillaire au voisinage de la collerette et aussi dans la partie ciliaire. Lorsqu’une granulation siège sur le bord même de la pupille, elle se profile sur le champ pupillaire.
Considérées par certain auteurs comme des efflorescences, elles représentent peut-être une forme de granulations miliaires.
On les observe souvent associées à une kératite interstitielle tuberculeuse. Elles demeurent inchangées pendant des mois ou de années, avant de disparaître.