La syphilis congénitale est la cause la plus fréquente de l’iritis chez l’enfant.
Sommaire
Syphilis congénitale
Elle peut survenir au cours de la vie fœtal. On constate à la naissance une séclusion pupillaire.
Elle est relativement fréquente dans la seconde enfance. Elle évolue sous la forme clinique de l’iritis aiguë plastique.
Un iritis accompagne presque toujours l’évolution de la kératite interstitielle. Ce n’est pas une simple irritation de l’iris au voisinage de la cornée enflammée ; l’iritis traduit la participation du tractus uvéal au processus ; elle impose, dès le début de l’affection, une surveillance particulière de l’iris.
Syphilis acquise
La roséole syphilitique
C’est une manifestation très précoce de la période secondaire. Elle peut précéder la roséole cutanée. A la surface du stroma œdémateux et hyperhémie se voient par places, dans la région de la collerette, des foyers discrets, de teinte rose, formés par un bouquet de vaisseaux ramifiés.
C’est une manifestation essentiellement fugace, qui disparaît en quelques jours sans laisser que seul de trace ; elle ne s’accompagne d’aucun trouble fonctionnel de sorte que seul un examen systématique à la lampe à fente, de syphilitiques à la période secondaire, permet parfois de les observer.
C’est d’ailleurs une manifestation devenue très rare.
Iritis papuleuse
Parfois, une iritis papuleuse se développer à la suite de la roséole. A l’endroit où l’on observait un bouquet de ramifications vasculaires, la tache rose prend une coloration plus vive et se soulève en un nodule, cerné d’un lacis vasculaire, qui apparaît grisâtre, translucide, entre les fibres dissociées de stroma
La partie pupillaire, dans la région du sphyncter, apparaît extrêmement œdémateuse et hyperhémiée, soulevée par un ou plusieurs nodules, qui débordent en saillie, à la manière d’une dune, sur le champ pupillaire.
Au niveau de chaque papule, une synéchie massive entourée d’un trouble exsudatif, soude le stroma à la cristalloïde. A l’état de mydriase obtenu par l’atropine, les synéchies dessinent de larges festons saillants.
Sous l’influence du traitement, la papule s’affaisse puis ‘efface, laissant une large synéchie solidement implantée, bordée de tissu fibreux blanchâtre et où le feuillet pigmenté apparaît atrophique.
Iritis diffuse
L’iritis syphilitique peut se manifester sous le tableau de l’iritis diffuse aiguë ou subaiguë, tableau commun à toutes les iritis d’origine endogène.
L’iritis n’est souvent que la manifestation sur l’iris d’une uvéite syphilitique diffuse ; elle s’accompagne en effet souvent d’un trouble jumenteux du vitré, à travers lequel on aperçoit la papille hyperhémiée et œdémateuse.
Une iritis diffuse subaiguë récidivante est souvent associée à une chroroïdite s’accompagne d’une poussée nouvelle d’iritis. Les récidives sont souvent espacées de plusieurs années.
Gommes syphilitique de l’iris
La gomme syphilitique de l’iris, manifestation de la syphilis tertiaire, est cependant caractérisée par son apparition précoce, parfois dès la première années et même dès les premiers mois qui suivent l’infection.
On peut se demander pourtant si l’on n’a pas décrit, sous le nom de gommes, de se papules ou condylomes de la période secondaire.
La gomme syphilitique de l’iris peut être localisée dans la partie pupillaire de l’iris. Elle apparaît alors, dans le tableau clinique d’une iritis aiguë violente, sur un iris œdémateux et parcouru de vaisseaux visibles, sous forme d’un nodule sphérique très saillant, d’aspect charnu, couvert de vaisseaux torturex.
Il déborde en saillie sur le champ pupillaire bordé de synéchies. Souvent, un hyphéma s’installe dans le bas-fond de la chambre antérieure.
Après quelques jours ou quelques semaines, le centre du nodule se nécrose ; il devient acuminé, s’ulcère en surface laissant apparaître un bourbillon jaunâtre qui fait hernie et crève dans la chambre antérieure.
Le nodule s’affaisse alors, laissant comme cicatrice une perte de substance, qui intéresse le stroma et le feuillet pigmenté, est le reliquat caractéristique d’une gomme.
La gomme syphilitique est plus souvent localisée à la racine de l’iris ou même dans le corps ciliaire. Elle apparaît alors, dans le cortège bruyant d’une iritis suraiguë. D’innombrables précipités couvrent la face postérieure de la cornée.
La cornée, elle-même œdémateuse, est le siège d’un trouble vaporeux. On entrevoit à travers ce trouble l’iris œdémateux, vascularisé, la pupille obturée par des synéchies.
La racine de l’iris est occupée par un nodule volumineux, d’un jaune grisâtre, qui s’étend parfois jusqu’au bord pupillaire et comble l’angle de la chambre antérieure.
Dans le bas-fond, une sorte d’hypopyon se devine, jaune grisâtre, sans limite précise ; c’est le pseudo-hypopyon gommeux.
Sous l’influence du traitement, en 6 ou 8 semaines, tout rentre dans l’ordre. A la place occupée par la gomme, une cicatrice linéaire, irrégulière, déprimée, profonde, à fond blanchâtre demeure comme signature indélébile de la gomme.