La primo-infection tuberculeuse de la cornée est tout à fait exceptionnelle.
La cornée peut être envahie de proche en proche par une lésion tuberculeuse.
C ‘est ainsi que, dans le lupus de la face, le processus tuberculeux peut, à partir du sac lacrymal infecté, gagner la conjonctive et envahie les couches superficielles de la cornée. Le fait est rare.
La tuberculose de la cornée, que l’on observe effectivement dans le lupus, est beaucoup plus souvent le fait d’un essaimage par voie endogène.
Le plus souvent en effet la kératite tuberculose est une manifestation de la période dite secondaire, qui est la période d’essaimage, d’imprégnation tuberculeuse de l’organisme.
La kératite tuberculeuse
Elle s’observe très fréquemment. Elle apparaît :
Soit de façon précoce, chez un jeune enfant, au cours d’un processus ganglio-pulmonaire qui n’est pas encore éteint et qui se manifeste, depuis l’accident initial, par des poussées successives de kérato-conjonctivite phlycténulaire.
Soit de façon tardive, chez l’adolescent, plus rarement chez l’adulte, à l’occasion d’une réinfection endogène, dont la source doit être recherchée surtout dans les ganglions lymphatiques.
Les manifestations cliniques de la kératite tuberculeuse sont infiniment variées. Le mode de début surtout varie suivant les cas.
Il en résulte que la kératite tuberculeuse, observée à une phase quelconque de son évolution peut prêter à confusion avec d’autres affections de la cornée.
On ne la reconnaît alors que si l’on a appris à connaître, par une observation patiente et attentive, les signes relevés à la lampe à fente et si l’on s’est appliqué à observer les phases évolutives depuis le début et dans tout le cours d’une évolution qui se produit pendant des années.
La kératite tuberculeuse bilatérale
La kératite tuberculeuse est presque toujours bilatérale. Elle atteint les deux yeux, l’un après l’autre, généralement à quelques semaines d’intervalle.
Elle peut se manifester sous une forme de début différente d’un œil à l’autre.
Il n’est pas possible de tracer un tableau uniforme de la kératite tuberculeuse, tellement les formes anatomo-cliniques sont variées.
On peut grouper celles-ci, un peu artificiellement, d’après le mode de début, en formes superficielles et formes profondes, mais dans la plupart des cas, à un moment donné de l’évolution, la cornée est intéressée de façon massive, à la fois dans les couches superficielles et dans les couches profondes.