Ce sont des contusions assez violents pour provoquer un éclatement partiel du globe.
Ces contusions sont :
- accident d’automobile
- coup de pied
- chute sur l’angle d’un meuble
Si l’œil est fragile, un traumatisme minime peut suffire à provoquer l’éclatement.
Sommaire
La rupture de la sclérotique
La rupture de la sclérotique est la lésion anatomique essentielle qui conditionne les autres dommages.
Elle s’accompagne le plus souvent de plaie de la conjonctive. La conjonctive peut cependant être intacte. Le risque d’infection est alors moins évident.
La rupture ne se fait pas à l’endroit même où à porté le coup, mais du côté opposé, par éclatement à l’équateur de distension, les pôles étant représentés par le lieu de contusion et par le lieu de résistance
En pratique, la rupture se fait le plus souvent dans la moitié supérieure du globe et dans le quadrant supéro-interne, à quelques millimètres du limbe.
Elle est arciforme, concentrique au limbe, en général plis étendue qu’elle ne paraît.
Cliniquement, la rupture sous-conjonctivale de la sclérotique n’est pas évidente. Une ecchymose sous-conjonctivale considérable masque le lésion.
La chambre antérieure est profonde ; elle est ne général remplie de sang. L’œil est très mou ; c’est là le signe capital, suffisant pour imposer le diagnostic et commander une intervention immédiate, une exploration chirurgicale.
Si l’on n’intervient pas, on peut se trouver, après quelques jours, lorsque l’ecchymose sous-conjonctivale est effacée, lorsque le sang a disparu de la chambre antérieure, en présence de signes qui confirment le diagnostic, en relevant des altérations anatomiques d’abord insoupçonnées. Ce sont :
La luxation sous- conjonctivale du cristallin
Une lentille saillante, jaunâtre, translucide, commence à apparaître sous la conjonctive, au voisinage du limbe encore environné de sang.
L’expulsion du cristallin hors du globe
Le champ pupillaire est d’un noir de jais. L’œil est devenu hypermétrope ; un verre convexe de 12 δ donne une bonne vision.
L’iridérémie traumatique
L’iridérémie traumatique ou expulsion de l’iris au dehors. On voit le cristallin à nu, avec les fibres de la zonule et les procès ciliaires.
La vision peut être relativement conservée. Il arrive parfois, au moment de l’accident, que l’on trouve déposée sur l’oreille du blessé ou sur les vêtements une petite masse noire gluante ; on reconnaît que c’est ‘iris, expulsé du globe on ne sait comment.
Le traitement
A l’heure actuelle, il n’est pas justifié de s’en tenir à l’expectation. Une rupture de la sclérotique, lorsqu’elle est soupçonnée cliniquement, sue le seul signe de l’hypotonie prononcée, impose une exploration chirurgicale d’urgence, que la conjonctive soit intacte ou non.
Si la conjonctive est ouverte, il faut considérer la plaie comme infectée et réséquer les membranes herniées à travers la brèche sclérale.
Si la conjonctive est intacte, on peut considérer la plaie comme aseptique et réduite les membranes herniées.
La brèche sclérale est réparée avec soin. Le pronostic est en général mauvais. L’œil devient atrophique ; la vision est perdue dans les 3/4 des cas.
D’autres part, une contusion avec rupture de la sclérotique expose au risque d’ophtalmie sympathique.
Par contre, une rupture de la sclérotique qui s’accompagne de luxation ou d’expulsion du cristallin, ou d’iridérémie ne nécessite en général aucun traitement.
Il n’y a pas lieu de se presser à enlever le cristallin luxé sous la conjonctive ; on peut attendre quelques semaines.