Affections spécifiques de la cornée

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Quelles sont les altérations de la cornée dans la syphilis congénitale.


La kératite interstitielle. Kératite parenchymateuse. On réserve l’appelation : kératite interstitielle ou encore kératite parenchymateuse à l’infiltration diffuse du parenchyme sue l’on observe comme manifestation de la syphilis congénitale.

 

On observe cependant un trouble interstitiel de la cornée dans d’autres affections, notamment dans la tuberculose mais, pour éviter la confusion avec la kératite interstitielle de la syphilis congénitale, on emploie plus volontiers pour des affections le terme de kératites profondes.

Syphilis congénitale
Syphilis congénitale

Étiologie

Nous devons à Hutchinson la notion, si importante pour la thérapeutique, que la kératite interstitielle est la manifestation d’une syphilis congénitale tardive.

Kératite interstitielle, surdité, altérations dentaires constituent la classique triade d’Hutchinson.

Cette notion a été confirmée depuis e renforcée par d’autres preuves.

La kératite interstitielle est en effet souvent associée à d’autres manifestations reconnues de la syphilis congénitale : arthropathie bilatérale du genou, ostéopériostites syphilitiques multiples.

Elle est en outre formellement affirmée par la réaction de B. -W.

La réaction de B. -W., chez les enfants atteints de kératite interstitielle, est en effet presque toujours positive au point qu’une réaction négative doit retenir l’attention, infirmer même dans une certaine mesure le diagnostic de kératite interstitielle hérédo-syphilitique et faire rechercher une autre endocriniens, d’origine  hérédo-syphilitique, accompagnent souvent la kératite interstitielle.

L’affection de la cornée, rare avant 5 ans, atteint les enfants entre 6 et 15 ans ; elle est encore fréquente entre 15 et 20 ans ; puis elle devient plus rare.

On ne la voit pour ainsi dire jamais apparaître après l’âge de 30 ans. Mais on peut en observer les reliquats à tout âge.

Anatomie pathologique

La kératite interstitielle est caractérisée par une infiltration leucocytaire massive du parenchyme, surtout localisée dans les couches profondes.

Elle est également caractérisée par l’apparition secondaire de vaisseaux néoformés, venus des couches profondes au secours du parenchyme menacé de nécrose.
La pathogénie est discutée.

Beaucoup d’auteurs, à la suite des expériences classiques de Wessely, considèrent la kératite interstitielle comme une manifestation allergique.

Au cours de l’imprégnation syphilitique de l’organisme, durant la vie fœtale, le tréponème envahit la cornée et la sensibilise.

A une date ultérieure, toute modification de l’état allergique libère des toxines. Celles-ci, chassées par le sang vers l’œil, réalisent une intoxication de la cornée sensibilisée.

On a du cependant reproduire la kératite interstitielle expérimentalement, par métastase. Et il est plus conforme à la clinique de considérer la kératite interstitielle comme une manifestation métastatique.

Cette conception, même si elle est erronée, à l’avantage de ne pas perdre de vue que la kératite interstitielle s’accompagne de manifestations sur la partie antérieure du tractus uvéal.

Étude clinique

L’affection apparaît d’abord sur un œil, puis sur l’autre. Elle se manifeste par un trouble interstitiel de la cornée.

Elle évolue en phases successives, sans grange réaction, et s’éteint de même, ne laissant que peu de traces de son passage. Les reliquats qu’elle laisse sont cependant indélébiles.

Stade d’infiltration

L’enfant n’étant présenté, en général, que quelques jours ou quelques semaines après le début, on n’observe que rarement les signes du début sur l’œil le premier atteint mais, l’enfant étant désormais surveillé, il est possible de surprendre le début sur le second œil.

La kératite interstitielle s’annonce par une injection périkératique discrète qui teinte de rose le blanc de l’œil autour de la cornée.

Dans le même temps, l’enfant accuse un trouble visuel léger et une photophobie modérée.

A ce stade, seul l’examen à la lampe à fente permet d’observer le trouble de la cornée : celui-ci débute à la périphérie de la cornée, plus rarement an centre, sous forme de petits foyers d’infiltration discrète.

Le trouble occupe les couches profondes du parenchyme, sous forme d’un pointillé extrêmement fin qu’on a comparé à du verre pilé. L’épithélium n’est pas modifié ; le poli de la cornée est relativement intact.

Les signes s’accusent au cours des jours suivants : la photophobie augmente ; le cercle périkératique est plus évident ; la cornée apparaît trouble œdémateuse, embuée.

Photophobie
Photophobie

Le trouble interstitiel est étendu à la plus grande partie de la cornée.

C’est à ce stade que l’enfant est présenté au médecin pour la première fois.

Stade de vascularisation

Trois semaines environ après le début, l’affection entre dans la période de vascularisation.

Celle-ci est annoncée par l’apparition anormale dans la cornée complètement trouble, de vaisseaux néoformés dont la disposition est caractéristique : ils viennent de la profondeur du limbe sous forme d’anses vasculaires pâles, orientées vers le centre.

Les bouquets d’anses vasculaires s’épanouissent en divergeant en balai de bouleau, en buisson d’ajoncs, entre-croissant leurs branches au centre de la cornée avec celles des vaisseaux venus du côtés opposé, mais sans s’anastomoser.

Bientôt, la vascularisation devient telle que la cornée, cornée rouge cerise. A cette période, les signes réactionnels : douleur, photophobie, sont infiniment plus accusés.

Le cercle périkératique intense témoigne que le corps ciliaire participe au processus.
Cette période dure environ 6 semaines.

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