Le trouble visuel

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L’œdème papillaire n’entraîne aucun trouble visuel ; il est compatible avec une acuité visuelle normale, même s’il persiste pendant des années.

Il n’en est pas toujours cependant. Un trouble visuel peut s’installer rapidement à un moment donné.

Le trouble visuel
Le trouble visuel

Comme premier signe de souffrance des fibres nerveuses, le malade présente des crises d’obscuration visuelle. Pendant quelques secondes, les objets apparaissent assombris, voilés.

Le malade n’en garde pas le souvenir. Plus tard, peuvent survenir des éclipses visuelles ; c’est le cri d’alarme. Les éclipses peuvent se répéter dans la même journée et devenir subintrantes.

A partir de ce moment, la baisse visuelle peut s’aggraver rapidement et évoluer en peu de jours vers la cécité.

Dans le champ visuel, la stase papillaire se traduit par un agrandissement de la tache aveugle. Tout autre déficit constaté dans le champ visuel doit être mis sur le compte d’une compression locale des voies conduction optique.

Évolution

Le plus souvent, l’œdème papillaire met des mois à s’installer. Il peut cependant apparaître ou s’aggraver très rapidement, en quelques jours ou en quelques heures.

Cet œdème aigu de la papille brusquement apparu ou aggravé, accompagné de mydriase avec réflexes très diminués, au cours d’un syndrome d’hypertension intra-crânienne, se voit dans les tumeurs de la fosse cérébrale postérieure ; il est l’indication d’un traitement immédiat.

Dans certains conditions étiologiques mal connues, qualifiées pseudo-tumeurs, l’œdème peut rétrocéder spontanément, en quelques mois, sans laisser de trace.

Il peut demeurer inchangé pendant des années, sans entraîner de trouble visuel. Il en est ainsi dans l’oxycéphalie.

Il peut diminuer, disparaître, pour récidiver après quelque temps.

A la suite d’une opération décompressive, il régresse, en général, en quelques semaines.

Si l’on n’intervient pas pour lever l’hypertension intracrânienne, dont il est le signe, l’œdème de la papille évolue vers l’atrophie de la papille, du type dit atrophie post-œdémateuse et vers la cécité peu près totale.

Anatomie pathologique

L’examen anatomique montre qu’il s’agit d’un œdème simple, sans manifestation inflammatoire.

L’œdème infiltre et dissocie les fibres nerveuses ; il gonfle le tissu papillaire et en provoque la saillie. Il déborde parfois sur la rétine péripapillaire jusque dans la région maculaire.

Il s’étend en arrière dans le nerf optique sous la pie-mère, sous les septa, dans les gaines lymphatiques périvasculaires et dans la gaine vaginale du nerf.

Il s’arrête en général à l’endroit où pénètrent dans la gaine les vaisseaux centraux de la rétine. La lame criblée dessine une convexité du côté de la papille.

La papille
La papille

Les fibres nerveuses situées dans l’axe du nerf sont soulevées en avant, tandis que les fibres périphériques, au lieu de s’incurver régulièrement, se plissent et se renversent au-devant de l’anneau scléral.

Elles deviennent variqueuses, puis granuleuses, et subissent la dégénérescence granulo-graisseuse.

La dégénérescence s’étend vers leurs cellules d’origine : les cellules ganglionnaires de la rétine, la prolifération gliale s’installe et achève le tableau de dégénérescence.

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