Traitement des plaies pénétrantes de l’œil

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Une plaie pénétrante de l’œil, avec corps étranger inclus, impose presque toujours un traitement d’urgence.

Un traitement d’urgence

L’urgence peut être commandée formellement par les désordres anatomiques (hernie de l’iris ou du corps ciliaire).

Le corps ciliaire
Le corps ciliaire

Elle est également commandée par le risque d’infection et par la nature du corps étranger. S’il s’agit d’un éclat de petit volume, le risque d’infection est minime, mais il existe et échappe à nos prévisions.

C’est pourquoi le mieux est d’intervenir d’urgence, surtout si le corps étranger est de fer ou de cuivre.

Si le blessé est opéré dans les 6 premières heures, et le corps étranger enlevé, il a des chances de conserver une vision convenable, parfois excellente.

Si le blessé étant examiné après quelques jours seulement, le risque, d’infection paraît exclu, l’indication d’intervenir pour enlever le corps étranger doit être discutée.

Certains corps étranger sont en général bien tolérés :

  • verre
  • plomb
  • pierre
  • or
  • aluminium

D’autres ne le sont jamais :

  • fer
  • acier
  • cuivre

La tolérance varie suivant la localisation du corps étranger :

Ceux qui sont inclus dans le cristallin sont les mieux tolérés. Cependant le fer et le cuivre exposent là comme ailleurs aux accidents de sidérose et de chalcose.

Un corps étranger implanté dans l’iris est en général mal supporté. Le cuivre, en particulier, provoque une iritis suppurative.

Situé dans la chambre antérieure, un corps étranger ne donne le plus souvent, que peu de réaction.

Si l’extraction des éclats de fer, d’acier et de cuivre est en principe toujours indiquée, il est cependant permis de temporiser si l’éclat est situé dans le cristallin.

Pour les autres corps étrangers, l’extraction, ne s’impose que s’ils risquent, par leur nature ou leur situation, de provoquer des accidents.

L’extraction d’un éclat intra-oculaire

L’extraction d’un éclat intra-oculaire exige le plus souvent une localisation précise.

L’examen clinique) à lui seul suffit dans certains cas. Il est le premier temps du traitement.

La radiographie est le complément de l’examen clinique. Elle en confirme les données, elle précise la localisation du corps étranger.

Dans certains cas, elle apporte seule des renseignements sur le siège du corps étranger.

La radiographie la plus simple est la meilleure. Pour que l’on soit éduqué à la vision stéréoscopique et si l’on connaît bien le profil du globe dans l’orbite, deux radiographies suffisent amplement.

Une vision stéréoscopique
Une vision stéréoscopique

Une radiographie de face. Elle ne doit pas être limitée à l’orbite du côté atteint ; elle doit monter le massif facial dans son ensemble, car la vue d’ensemble des repères osseux est indispensable à une bonne représentation dans l’espace.

Une radiographie de profil, à condition qu’elle soit centrée sur l’orbite et qu’elle permette de voir le profil des paupières ou, mieux encore, une radiographie de 3/4.

Le plus souvent, lorsqu’il s’agit de corps étranger magnétique, la localisation radiographique par ce procédé simple est suffisante.

Elle permet d’entreprendre l’extraction à l’électro-aimant ; elle permet de déterminer l’endroit de la coque sclérale où portera l’incision.

La situation du corps étranger dans la région ciliaire où l’extraction est particulièrement difficile, exige une localisation plus précise.

Il en est de même lorsque le corps étranger, non magnétique (cuivre), doit absolument être extrait.

On peut alors avec avantage utiliser la coque de Wesseley, ou le verre de contact de Comberg.

On peut avoir recours à la radiographie libérée du squelette montrant le segment antérieur ou même le globe en entier.

Exceptionnellement, si le corps étranger est situé en arrière au voisinage de la coque sclérale, on peut, pour s’assurer que le corps étranger n’a pas franchi les limites du globe, avoir recours à l’injection d’air dans la capsule de Tenon.

Un corps étrangers dans l'œil
Un corps étrangers dans l’œil

Par contre, la méthode dite physiologique, qui consiste à multiplier les radiographies en faisant regarder en haut, en bas, doit être rejetée.

Elle expose à des erreurs du fait que le blessé, au moment de la prise de vue, ferme brusquement la paupière et révulse Le globe vers le haut.

Une cause d’erreur enfin doit être évitée. On peut croire que le corps étranger inclus sous la conjonctive palpébrale.

Nous avons vu un blessé subir successivement trois opérations sur le globe, alors que le corps étranger était resté la paupière.

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