Tous sur l’accommodation

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L’accommodation joue un rôle primordiale en ce qui concerne la vison ; c’est la raison pour laquelle il est important de tous connaître sur ce point.

Mesure de l’accommodation

Accommodation
Accommodation

Cette mesure est facile.

Il faut d’abord rendre l’oeil emmétrope en corrigeant par les verres le vice de réfraction statique, s’il existe, puis chercher à quelle distance de la surface antérieure de la cornée se trouve de punctum proximum, enfin mesurer cette distance à l’aide d’un ruban métrique.

Scheiner, 1619

La méthode la plus simple et la plus exacte est aussi la plus anciennement connue.

Il suffit de percer une carte de 2 trous d’épingle très rapprochés (distance inférieure au diamètre de la pupille) et, regardant à travers les trous de cette carte appliquée sur l’oeil, une épingle bien éclairée, d’observer à quelques distance l’épingle commence à se dédoubler.

La distance est mesurée à l’aide d’un ruban métrique (la règle de Prince est un ruban d’acier marquée en millimètres d’un côté, en dioptries de l’autre) ; mais une simple ficelle fait l’affaire.

La carte de Duane

La carte de Duane est tout simplement une carte de visite sur laquelle est gravée une ligne noire longue de 3 mm, large de 0,2 mm.

On l’approche de l’oeil jusqu’au point où la ligne commence à être troublée.

L’optomètre de Donders

L’appareil classique est l’optomètre de Donders.

C’est un cadre métallique en forme de harpe, dont les cordes sont représentées par 2 ou 3 cheveux tendus.

On approche de l’oeil et on mesure la distance à laquelle les cheveux commencent à se dédoubler.

L’échelle optométrique

échelle optométrique
échelle optométrique

 

On peut aussi présenter au sujet l’échelle optométrique pour la vision de près et lui demander de lire attentivement les plus fins caractères.

On approche l’échelle de l’oeil jusqu’à ce que la vision se trouble ; le punctum proximum est alors dépassé.

La modification de l’épreuve

Pour peu que le sujet soit âgé, le punctum proximum est trop éloigné pour que les fils de l’optomètre ou les caractères de l’échelle soient vus distinctement.

On peut alors modifier l’épreuve en plaçant devant l’oeil un verre convexe de 3 dioptries, qui rapproche P à 33 cm.

Il suffit de tenir compte de ces 3 dioptries et de les retrancher de l’aptitude d’accommodation obtenue avec le verre.

Les verre concave

On peut aussi déterminer l’amplitude d’accommodation en utilisant les verres concaves.

Le sujet est placé à 5 m de l’échelle murale d’acuité, muni des verres correcteurs pour la vision au loin ; il voit bien les caractères de l’échelle.

On place alors devant l’oeil un verre concave de 1 dioptrie.

Si l’acuité, un instant troublée, reste bonne, c’est que l’accommodation, bien qu’on l’ait ainsi diminuée d’un dioptrie, a encore des dioptries à sa disposition.

On augmente alors progressivement la force du verre concave et l’on interpose ainsi devant l’oeil des verres de 2,3,4,5 dioptries.

Le verre concave le plus fort qui peut être placé sans trouble d’acuité visuelle mesure l’amplitude d’accommodation de l’oeil examiné.

Phénomènes associes à l’accommodation dans la vision de près

L’accommodation n’entre pas seule en jeu dans la vision de près.

  • la vision nette d’un objet rapproché exige bien, avant tout, l’augmentation de réfraction que donne l’accommodation et qui assure la « focalisation », mais elle exige en outre que les 2 lignes du regard soient dirigées vers l’objet fixé
  • la convergence des lignes visuelles est la condition de la fusion en une seule des images des 2 yeux
  • elle nécessite aussi le resserrement de la pupille : le myosis ; Le myosis empêche les phénomènes d’aberration qu’entraîneraient les modifications de courbure survenues dans le cristallin ; il joue le rôle de trou sténopéique ;  il augmente en outre la profondeur du foyer comme fait le diaphragme d’un objectif ; Il diminue enfin la quantité de lumière qui entre dans l’oeil

Les 3 actions associées sont donc :

  • accommodation
  • convergence
  • resserrement de la pupille

Elles constituent un mouvement d’ensemble, une « syncinésie » pour la vision de près.

Il y a entre ces 3 fonctions une collaboration constante et une certaine harmonie.

Il semble que l’accommodation « mène le train » et qu’elle entraîne la mise en jeu des 2 autres.

Système nerveux et accommodation

Ce mouvement d’ensemble pour la vision de près est commandé par le même centre nerveux.

Le parasympathique

Le parasympathique est préposé à la vision de près.

Il commande :

  • à l’accommodation, par contraction des fibres circulaires du muscles ciliaire (muscle de Rouget-Müller)
  • à la convergence, par la contraction des muscles droits internes
  • au myosis, par la contraction du sphincter de la pupille

Les fibres sont contenues dans le tronc du nerf moteur oculaire commun.

Le sympathique

Le sympathique est préposé à la vision au loin.

On tend à admettre actuellement, conformément aux expériences trop peu connues de Morat et Doyon, qu’il y a une accommodation pour la vision au loin, une « focalisation » pour les poins très éloignés.

Elle est soumise à l’action des fibres méridiennes du muscle ciliaire (muscle de Brücke) innervées par le sympathique.

Accommodation et convergence ; accommodation relative

Il y a accord entre l’accommodation et la convergence.

Quand les 2 yeux fixent un objet éloigné, si le sujet est emmétrope, l’accommodation est relâchée, les axes visuels sont parallèles.

A mesure que l’objet se rapproche, accommodation et convergence sont sollicitées.

Quand les 2 yeux regardent un objet situé droit devant eux, à 1 m de distance, ils accommodent de 1 dioptrie ; en même temps, ils convergent d’un angle métrique.

Si l’objet est approché à 50 cm, sa fixation nécessite un effort de convergence de 2 angles métriques ; le voir net nécessite une accommodation de 2 dioptries.

S’il est approché à 25 cm, sa fixation réclame une convergence de 4 angles métriques et la vision distincte exige 4 dioptries d’accommodation.

Il y a donc un rapport intime entre convergence et accommodation.

Cette relation n’est cependant pas absolue.

Accommodation et convergence ont, vis-à-vis l’une de l’autre, une certaine indépendance.

Si, par exemple, on demande au sujet emmétrope de fixer attentivement un point rapproché, à 33 cm, il converge de 3 angles métriques et il accommode de 3 dioptries.

Si on fait alors passer devant ses yeux des verres convexes de 1, puis de 2 dioptries un léger trouble survient d’abord, mais il est vite surmonté et la vision redevient nette.

Le sujet ne cesse pas de converger de 3 angles métriques, tandis que son accommodation, avec un verre +2, n’est plus que de 1 dioptrie.

De même, si on fait passer des verres concaves de 2 dioptries, après un trouble passager, la vision redevient nette.

A ce moment, le sujet continue à converger de 3 angles métriques, tandis qu’il accommode de 5 dioptries.

La quantité d’accommodation, en plus ou en moins, qui peut être mise en jeu pour un angle de convergence donné, est appelé : « accommodation relative ».

Cette indépendance ne joue que pour des variations de peu de dioptries.

Elle se manifeste en clinique :

  • un hypermétrope de 2 dioptries converge de 3 angles métriques alors qu’il accommode de 5 ou 6 dioptries
  • un sujet myope de 4 dioptries, lorsqu’il lit à 25 cm, converge de 3 angles métriques, alors qu’il n’accommode pas.

Il y a désaccord entre la convergence et l’accommodation.

Ce désaccord peut se traduire par l’apparition d’un strabisme.

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