La syphilis cérébrale

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La syphilis cérébrale apparaît ordinairement à une phase précoce de l’imprégnation syphilitique, dans les premières années qui suivent l’infection.

Elle est caractérisée anatomiquement par les lésions dits méningite syphilitique de la base du cerveau :

Altération méningées

Les lésions intéressent les méninges molles. Cette leptoméningite prédomine à la face inférieure du cerveau et se condense avec prédilection dans la région chiasmatique en arrière du chiasma, dans l’espace interpédonculaire où émergent les nerfs moteurs oculaires communs.

Le chiasma
Le chiasma

Un exsudat méningée gélatineux couvre les méninges et englue les nerfs de la base. De petites gommes méningées, du volume d’un grain de mil parsèment les méningées au voisinage des vaisseaux.

Le processus gommeux accompagne les vaisseaux de la pie-mère et s’insinue entre les fibres nerveuses, de sorte que les nerfs présentent des ronflements fusiformes où les fibres nerveuses se trouvent dissociées.

La lésion prédomine à l’endroit où le nerf pénètre dans le tunnel dure-mérien. En fin de compte, les troncs nerveux peuvent se trouver étranglés dans une virole de sclérose, remplis et comme farcis par les formations gommeuses.

L’infiltration englobe le chiasma, les bandelettes optiques, les nerfs optiques dans leur trajet intra-crânien ; elle se poursuit, plus discrète, à l’intérieur des gaines, emmurant le nerf.

A ce stade, le tissu de granulation, qui s’installe rapidement, montre une tendance à fondre et à disparaître tout aussi rapidement, spontanément ou sous l’influence du traitement.

Au caractère fugace des lésions anatomiques correspond le caractère fugace des paralysies oculaires.

A un stade plus tardif; la sclérose cicatricielles intervient pour réaliser à la base du cerveau des voiles denses, opaques, des tractus cicatriciels blanchâtres, entre lesquels viennent s’interposer des formations kystiques.

Le tableau de l’arachnoïdite opto-chiasmatique l’est ainsi réalisé. On dirait, suivant l’expression imagée d’Oppenheim, que toute la base du cerveau est coulée dans une masse de celloïdine prise en gelée.

Altération des vaisseaux

Ce sont les lésions de l’artérite syphilitique infiltrative. Elles prédominent dans la région de l’hexagone de Willis.

Hxagone de Willis
Hexagone de Willis

Elles sont caractérisées par l’infiltration leucocytaire de l’adventice et de la media, par l’épaississement de l’intima, avec prolifération de l’endartère, aboutissant au tableau de l’endartèrite oblitérante de Heubner.

Des exsudats, des néoformations gommeuses entourent les vaisseaux, réalisent des brides vasculaires scléreuses qui peuvent comprimer le nerf optique.

Comme conséquence des altérations vasculaires, peuvent se montrer dans la substance cérébrale voisine des lésions d’ischémie.

Ainsi se forment, dans la région bulbo-protubérantielle, dans les territoires nucléaires, des hémorragies ou des foyers de ramollissement.

Les néoformations gommeuses sont plus rares : gommes cérébro-méningées superficielles ne dépassent pas le volume d’une noix.

Elles occupent la base du cerveau, la région rolandique, exceptionnellement la substance cérébrale elle-même.

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