Recherche des scotomes dans l’aire du champ visuel

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Lorsque la limite périphérique a été déterminée, il convient de soumettre la partie moyenne du champ visuel à un examen méthodique minutieux, en vue d’y déceler l’existence éventuelle d’un scotome et d’en déterminer le contour.

Un scotome est un « lacune » dans le champ visuel, correspondant à une zone circonscrite d’anesthésie de la rétine.

On peut utiliser dans ce but :

  • la campimètrie
  • les écrans périmétriques

Campimétrie

Le campimètre est un écran plan, marqué d’un point que l’oeil doit fixer tandis que l’on promène un index à la surface de l’écran.

Le campimètre diffère du périmètre en ce que tous les points ne sont pas à égale distance de l’oeil examiné.

Un angle visuel identique intercepte, à la surface de l’écran, une longueur d’autant plus grande que cet angle est plus périphérique ; le mode de projection est purement tangentiel.

C’est pourquoi l’exactitude du campimètre est limitée à une région en deçà de 30° du point de fixation.

Le campimètre ne peut donc pas servir à déterminer la limite périphérique du champ visuel (qu’il n’atteint pas en dehors, sous l’angle de 90°).

Par contre, dans les limites indiquées, il permet un examen d’une grande précision.

L’examen au campimètre est une méthode déjà ancienne, proposée par De Graffe, en 1855.

Le campimètre de Wecker

Le campimètre de Wecker (1867) est un tableau noir de 1 m², muni d’une tige supportant un appui mentonnier, de telle sorte que l’oeil soit placé à 16 cm de distance du tableau.

Un oeil étant obturé, l’oeil dont on examine le champ fixe la croix blanche qui occupe le centre du tableau.

L’observateur, promenant à la surface du tableau, dans les différents méridiens, un index blanc, va à la recherche d’un scotome.

L’index, qui chemine de la périphérie au centre, est perçu dans le champ visuel.

A un endroit, il disparaît pour reparaître plus loin.

C’est qu’à l’endroit où il disparaît, il se trouve dans une zone anesthésiée de la rétine, ou scotome.

On étudie sur plusieurs méridiens et l’on note chaque fois le point de disparition et de réapparition du scotome.

Il suffit de joindre sur le schéma, par un ligne annulaire, les marques ainsi faites, pour avoir la représentation exacte de l’étendue et de la forme d’un scotome.

Généralement délaissée pour la périmétrie, parce qu’elle ne permet pas de déterminer la limite du champ visuel, la campimétrie a été remise en honneur par Bjerrum (1889) pour la recherche des scotomes ou scotométrie.

L’écran campimétrique de Bjerrum

L’écran campimétrique de Bjerrum, à grande distance d’observation, a été substitué au campimètre de Wecker parce que celui-ci, observé à faible distance, ne permet pas d’explorer le champ visuel avec des tests suffisamment petits et ne donne que des indications grossières.

L’éloignement de l’écran permet d’obtenir, avec des index relativement grands, mais tenus à distance, une dimension angulaire petite, ce qui permet un examen très précis.

Bjerrum utilisait un grand écran de drap noir, de 2 m de côté, devant lequel l’oeil à examiner étant placé à 2 m de distance.

Les écrans périmétriques

Les écrans périmétriques à grandes distances d’observation

L’examen tangentiel au campimètre expose à des erreur dans la mesure d’un scotome.

C’est pourquoi on lui a substitué, à un moment donné, de grands écrans à surface hémisphérique, tels que la pyramide de Gaudissart et Walker.

Les écrans périmétriques à petite distance d’observation

L’inconvénient des écrans observés à grande distance est qu’ils ne permettent pas d’obtenir du malade une bonne fixation, parce que le point de fixation de l’écran, trop loin situé, ne retient pas suffisamment l’attention, malgré les précautions que prend l’observateur de se vêtir et se ganter de noir.

En outre, ils sont encombrants et ne répondent pas aux exigences de la pratique courante.

C’est pourquoi on a été amené à leur substituer des écrans campimétriques à petite distance d’observation.

D’ailleurs, l’écran campimétrique peut s’adapter au périmètre, comme cela est réalisé sur le périmètre de Ferree et Rand.

Dans ces conditions, l’écran périmétrique peut remplacer avantageusement l’écran campimétrique.

Le périmètre de Magitot

Le périmètre de Magitot, dérivé du périmètre de Ferree et Rand, comporte :

  • un arc périmétrique de 33 cm de rayon, peint en gris neutre, permettant de déterminer la limite périphérique du champ visuel
  • un arc périmétrique de même rayons ; il n’est autre que la partie centrale de l’hémisphère à laquelle appartient l’arc, réservée sous forme d’écran plein jusqu’au degré 30 ; il est utilisé pour la scotométrie

L’éclairage de l’appareil, uniforme et constant, est assuré par une lampe lumière du jour de 25 W dont l’intensité peut être modifiée à l’aide d’un rhéostat.

Le point de fixation est constitué par une petite lampe réglable située au fond d’un tube, derrière 2 trous sténopéiques ; ainsi, la lampe cesse d’être perçue dès que la direction du regard ne coïncide pas avec l’axe des trous.

Les index lumineux sont projetés par un pistolet, sous forme de taches blanches ou colorées.

On utilise :

  • les index de 2,5 mm pour la périmétrie
  • un index 1,5 mm pour la recherche des scotomes

Les spots blancs présentent avec le fond un contraste minime.

Ainsi sont associées les conditions les plus favorables à la recherche des scotomes :

  • éclairage faible et uniforme
  • contraste minime entre les tests et le fond
  • petites dimensions de l’index

L’examen à l’aide d’index colorés est considéré, dans ces conditions, comme non indispensable.

Hémianopsie relative

Dans la recherche d’une hémianopsie, on peut apporter d’ailleurs plus de précision et mettre en évidence la moindre sensibilité d’un quadrant ou d’une hémirétine.

Pour cela, on peut utiliser 2 index de même diamètre que l’on projette au même moment dans 2 quadrants opposés du champ visuel.

S’il y a un déficit, même minime, dans un champ, seul l’index projeté dans le champ opposé est perçu.

Plus simplement, on peut projeter l’index alternativement, à égale distance du point de fixation, dans une moitié du champ, puis dans la moitié opposée (l’oeil du sujet restant fixé sur le point de fixation).

Le malade déclare que l’index est moins bien vu dans le champ atteint : il y a hémianopsie relative.

Le périmètre de Maggiore, le périmètre de Goldmann apportent des améliorations notables dans la précision apportée au choix des index et à la transcription du relevé.

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