L’ophtalmomètre pour déterminer la réfraction statique

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L’ophtalmomètre est un appareil qui sert à mesurer la courbure de la surface antérieure de la cornée pendant un examen ophtalmologique.

Principe

La cornée se comporte, vis-à-vis des objets qui réfléchissent à sa surface, exactement comme un miroir convexe.

Les images réfléchies sont d’autant plus petites que sa courbure est plus forte.

L’ophtalmomètre est un appareil qui permet de produire sur la cornée des images réfléchies, au besoin de les mesurer, mais surtout d’apprécier la différence de courbure de la cornée dans ses 2 méridiens principaux.

Ophtalmomètre de Javal
Ophtalmomètre de Javal

L’ophtalmomètre de Javal-schiotz se compose essentiellement d’une lunette comportant :

  • un objetctif
  • un oculaire
  • un arc de cercle gradué

L’objectif

L’objectif est composé de 2 lentilles entre lesquelles est interposé un prisme biréfringent de Wollaston, qui réalise le dédoublement des images cornéennes.

La cornée examinée se trouve au foyer principal antérieur.

Au foyer postérieur se trouve un réticule fixe, formé d’un fil de cocon tendu dans le plan frontal.

L’oculaire

L’oculaire qui, coulissant par rotation, permet la mise au point de l’image sur le foyer principal postérieur repéré par le réticule.

Cette mise au point est indispensable.

L’arc de cercle gradué

L’arc de cercle gradué, placé à hauteur du prisme biréfringent ayant comme rayon la distance focale principale de l’objectif.

Sur cet axe peuvent se déplacer solidairement des « mires ».

Ce sont 2 surfaces éclairées électriquement.

Une mire est rectangulaire, l’auteur est découpée en tranches verticales divisées en gradins ; chaque échelon mesure 1 dioptries.

Chaque mire est divisée, au milieu de sa hauteur, par une ligne noire dite « ligne de foi ».

Les mires, dans les ophtalmomètres actuels, sont colorées l’une en vert, l’autre en rouge (couleurs complémentaires), de sorte que, lorsqu’elles chevauchent, la partie commune est colorée en blanc.

Ce sont les images de ces mires, réfléchies sur la cornée, qui vont être examinées à la lunette.

Sur la colonne qui porte la lunette, est fixé un rapporteur sur lequel on peut lire, en particulier, le degré du méridien correspondant à la position de l’arc aux différents temps de la mesure ophtalmométrique.

Technique

Astigmatisme
Astigmatisme

L’examen se fait à la chambre noire.

Le sujet a le menton placé sur l’appui.

Il veille à maintenir la tête verticale (pour que la ligne des yeux soit rigoureusement horizontale) et le front au contact de l’appui frontal.

Un volet adapté à l’appareil est rabattu devant l’oeil qui n’est pas examiné.

On prie le malade de fixer attentivement le centre de l’objectif de la lunette où il apercevra l’image réfléchie de son oeil.

L’observateur relâche son accommodation.

Il met au point de réticule en déplaçant vers soi l’oculaire tant que le réticule conserve sa netteté.

Il dirige la lunette vers l’oeil observé.

Dans le champ de la lunette, on aperçoit à la fois avec netteté le réticule et l’image cornéenne dédoublée, c’est-à-dire 2 rectangles et 2 images en escalier ; les images se chevauchent.

Au centre, se trouvent une image rectangulaire et une image en escalier ; c’est la position respective de ces 2 images centrales seules que l’on étudie ; les images excentriques sont négligées.

On met au point de façon à avoir une image nette des mires.

Il est rare, à ce moment, qu’elles se trouvent d’emblée au même niveau, les lignes de fois étant dans le prolongement l’une de l’autre.

Elles sont ordinairement écartées ou empiètent l’une sur l’autre.

  • il faut d’abord amener les images au contact l’une de l’autre en agissant sur l’écartement des mire ; on réalise l' »affleurement » ; l’échelon saillant de la mire à gradins affleure le côté de la mire rectangulaire
  • on les amène ensuite au même niveau, de façon que les lignes de foi des mires en contact soient au même niveau, dans le prolongement l’une de l’autre ; on y parvient en faisant tourner la lunette sur son axe optique

Lorsque l’affleurement des bords est obtenu et les lignes de foi dans le prolongement l’une de l’autre, l’arc se trouve dans l’azimut d’une des sections principales de la cornée.

C’est la « position primaire ».

On note sur le rapporteur la graduation de l’arc qui indique le degré de ce méridien principal.

On fait alors tourner la lunette autour de son axe pour la placer dans le méridien perpendiculaire à celui-ci.

Au cours de cette translation, on voit les lignes de foi quitter leur position, se déniveler ; elles la retrouvent quand on a atteint la « position secondaire » à 90° de la position primaire.

Dans cette position secondaire, l’affleurement des mires est le plus souvent détruit.

On observe alors la dénivellation survenue.

On peut se trouver en présence de plusieurs éventualités :

  • les mires ne sont plus tout à fait en contact
  • les mires chevauchent d’un ou 2 gradins dans le méridien vertical
  • les images qui affleuraient dans le méridien horizontal s’écartent d’une de l’autre
  • l’affleurement se fait dans une position oblique à de l’arc

Les mires ne sont plus du tout à fait en contact

Le plus souvent, les mires ne sont plus tout à fait en contact.

Il y a un léger chevauchement.

Les lignes de foi qui étaient au même niveau sur le méridien horizontal sont encore dans le prolongement l’une de l’autre dans le méridien vertical, mais il y a un léger chevauchement des mires : le premier gradin empiète sur la mire rectangulaire d’une petite partie, en général de la moitié de sa hauteur.

C’est l’état normal d’astigmatisme physiologique ; il ne doit pas être corrigé.

Les mires chevauchent d’un ou 2 gradins dans le méridien vertical

Les mires, qui étaient au contact dans le méridien horizontal, chevauchent d’un ou 2 gradins dans le méridien vertical.

Cela veut dire que le méridien vertical est plus courbe que le méridien horizontal.

Il s’agit alors d’un astigmatisme « direct », dit encore « conforme à la règle », une exagération de l’astigmatisme physiologique.

Chaque échelon représentant 1 dioptries, s’il y a chevauchement d’un degré, il y a astigmatisme de 1 dioptries.

Si 2 échelons sont couverts, il y a astigmatisme de 2 dioptries.

Les images qui affleuraient dans le méridien horizontal s’écartent d’une de l’autre

Les images qui affleuraient dans le méridien horizontal, au lieu de chevaucher dans la méridien vertical, s’écartent l’une de l’autre.

Cela veut dire que le méridien vertical de la cornée est moins courbe que le méridien horizontal.

Le cas n’est pas très fréquent.

On dit qu’il y a astigmatisme « inverse » ou « contraire à la règle ».

En pareil cas, il faut reprendre l’épreuve en sens inverse, c’est-à-dire réaliser l’affleurement dans la position verticale de l’arc et mesurer l’empiétement qui apparaît dans la position horizontale.

L’affleurement se fait dans une position oblique à de l’arc

Souvent l’affleurement, au lieu de se faire dans le méridien horizontal, se fait dans une position oblique de l’arc.

Il s’agit alors d’un astigmatisme « oblique ».

On note sur quel méridien s’établit l’affleurement et le niveau des lignes de foi (position primaire) et l’on note, sur le méridien qui lui est perpendiculaire, le degré de chevauchement.

L’épreuve est répétée une fois ou 2 avant la notation.

Les chiffres peuvent en effet varier légèrement au cours des différents examens.

Notation

On inscrit le chiffre qui correspond à la position primaire, qui indique le degré du méridien où se fait l’affleurement, et l’on inscrit, précédé du sigle + ou – , le degré de chevauchement observé dans le méridien qui lui est perpendiculaire.

Il arrive assez souvent qu’il soit impossible de placer les mires au contact ou de placer les lignes de foi dans le prolongement l’une de l’autre.

Les images sont déformées.

Dans le déplacement de l’arc, elles tournent l’une autour de l’autre en se déformant.

C’est qu’il y a astigmatisme « irrégulier », peut-être kératocone.

Kératocone
Kératocone

Il faut bien savoir que l’ophtalmométrie ne suffit pas à elle seule à déterminer la réfraction ; elle n’autorise pas à prescrire des verres correcteurs.

Il faut toujours avoir recours à la skiascopie.

En fin de compte, c’est l’examen subjectif qui ajoute aux examens son contrôle et apporte la souplesse dans la prescription des verres.

1 COMMENTAIRE

  1. SUISSA André

    Bonjour,
    En tant que professionnel de l’Assurance, pourriez-vous m’indiquer la valeur à neuf de l’ensemble du matériel dont doit avoir recours un ophtalmologiste pour l’exercice de sa profession , pour compléter l’examen ophtalmologique. ?
    Je vous remercie – CORDIALEMENT

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