L’évolution du chalazion est extrêmement variable et capricieuse. La guérison par ouverture spontanée est possible.
L’évolution
Le chalazion peut revêtir une allure inflammatoire et s’ouvrir spontanément, laissant voir un contenu fongueux.
Il peut se résorber spontanément et disparaître sans laisser d’autre trace qu’une tache opaline de la conjonctive tarsienne.
Il peut persister indéfiniment sous forme de tumeur circonscrite.
Chez certain sujets, atteints de séborrhée grasse, on peut voir les chalazions se renouveler à répétition, pendant des années.
Le diagnostic est en général extrêmement simple.
Le chalazion se distingue de l’orgelet par son siège anatomique sur la conjonctive tarsienne, son allure tumorale peu inflammatoire, son indolence presque absolue, son évolution essentiellement lente et torpide. Cependant, un chalazion marginal peut être pris pour un orgelet.
Le chalazion juxta-lacrymal peut être confondu avec une affection mycélienne due au streptothrix.
Des chalazion multiples, infiltrant le tarse peuvent revêtir le masque de la tarsite syphilitique gommeuse.
L’épithélioma meibomien, rare d’ailleurs, doit être présent à l’esprit lorsque, chez un vieillard, le chalazion repose sur une base indurée, lorsqu’il est saillant et éversé à la surface de la conjonctive.
Traitement
En présence d’un chalazion à allure inflammatoire, il ne faut pas se hâter d’intervenir. La guérison par ouverture spontanée est possible.
Les bains d’œil, les applications chaudes favorisent la guérison. Dans les cas traînants, le massage à l’aide de pommade au précipité blanc a été préconisé.
Le plus souvent cependant, le traitement chirurgical est le moyen radical d’obtenir le guérison.
Le chalazion externe, saillant sous la peau, doit être enlevé par voie cutanée, comme une tumeur.
Après instillation de cocaïne dans le sac conjonctival, la plaque de Paillier, plus commode que la pince de Desmarres, soulève la paupière, fait saillir la tumeur et assure l’hémostase.
Elle peut être mise en place dès le début. Anesthésie par infiltration, à la scurocaïne à 4 %, par voie cutanée, à la base de la tumeur. Incision parallèle au bord libre, débordant largement la tumeur.
Les lèvres de l’incision sont éversées par des pinces. La dissection de la tumeur se fait par clivage des fibres du releveur ; elle mord dans le cartilage tarse, à la base de la tumeur.
L’excision d’un petit segment de conjonctive n’est pas toujours évitable. Il n’est pas indispensable de placer un fil de suture sur les téguments. L’hémorragie est minime.
Le chalazion interne
Le chalazion interne doit être opéré par voie conjonctivale. Toilette de la paupière et de la conjonctive. Instillation de cocaïne dans le sac conjonctival.
L’anesthésie est faite par voie conjonctivale, par infiltration, sous la conjonctive tarsienne au voisinage du bord convexe du tarse, où elle est clivable. On attend quelques minutes.
La branche fenêtrée de la pince de Desmarres, introduite sous la paupière, circonscrit avec soin le chalazion. Une fois serrée, elle assure l’hémostase et permet de renverser la paupière et de présenter le champ opératoire.
Suivant que le chalazion forme une tumeur circonstance ou une masse fongueuse, on décide de l’excision ou du curettage.
A la paupière supérieure, le curettage est préférable, le chalazion étant inclus dans le tarse. A la paupière inférieure, l’excision est souvent possible.
Excision
Avec ou sans le secours de la pince de Desmarres, le chalazion est enlevé comme une tumeur. Le crochet à chalazion facilite l’excision. Il est introduit profondément dans la tumeur qu’il attire au dehors.
L’incision, légèrement curviligne, est faite à la base, sur l’un des côtés. Ce côté libéré, le chalazion est basculé ; il apparaît dans la plaie.
Le crochet est alors enlevé de sa position initiale et replacé dans la partie libérée, permettent l’énucléation de la tumeur congénitale. Il est bon de veiller à ne pas entamer la peau sous-jacente.
