Diagnostic de l’ophtalmie sympathique

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Lorsque l’ophtalmie sympathique se déclare précocement, au cours des premiers mois qui suivent la blessure de l’œil, le diagnostic est facile.

Diagnostic

Tandis que l’œil blessé souffre encore de poussées d’irido-cyclite attribuées au traumatisme, l’apparition sur l’autre œil des signes d’une irido-cyclite permet d’affirmer le diagnostic. Mais c’est déjà trop tard : l’ophtalmie sympathique est déclaré ; elle suivra sa marche inexorable.

L’important est de faire le diagnostic au stade initial, où ne sont pas encore déclarés les signes bruyants de l’irido-cyclite.

Seul, l’examen à la lampe à fente permet le diagnostic à un stade où la mise en jeu des méthodes thérapeutiques est réellement efficace.

Vogt a montré la valeur sémiologique du pointillé pigmenté extrêmement discret que l’on observe à la face postérieure de la cornée, d’où le précepte d’examiner systématiquement à la lampe à fente, à intervalles rapprochés, l’œil sain, pendant toute la période où l’œil blessé manifeste les signes d’une irido-cyclite en évolution.

Irritation sympathique

Avant de porter le diagnostic d’ophtalmie sympathique, il convient de faire part des accidents connus sous le terme d’irritation sympathique ou névrose sympathique.

Ce sont, chez des sujets particulièrement nerveux, des signes d’hyperesthésie de la rétine : photophobie, larmoiement, éclairs lumineux, éclipses visuelles rythmiques, périodiques, aboutissant à une sorte d’amblyopie sympathique. Ce sont encore des signes d’asthénopie accommodative, des névralgies ciliaires.

L’examen le plus attentif ne révèle aucune altération anatomique. Ce sont là des troubles fonctionnels réflexes, sont l’influence de l’œil sympathisant. Ils cèdent à l’énucléation de l’œil blessé.

Lorsque l’ophtalmie sympathique se manifeste tardivement, après des années, et lorsque le souvenir même est effacé de l’accident initial, le diagnostic est infiniment plus délicat. Les signes sont ceux d’une affection du tractus uvéal.

Présomption d’ophtalmie sympathique

Du fait de l’accident survenu autrefois à l’autre œil, il y a présomption d’ophtalmie sympathique, mais rien ne distingue cliniquement l’irido-cyclite sympathique d’une irido-cyclite tuberculeuse en particulier. Seule l’histoire clinique et le contexte évolutif rendent le diagnostic vraisemblable.

Même les constatations anatomiques sur l’œil atteint par le traumatisme, une fois énuclée, ne sont pas toujours décisives pour le diagnostic. Heureusement, la conduite du traitement n’a pas à souffrir d’un diagnostic laissé en suspens.

Pronostic

L’ophtalmie sympathique est une affection toujours redoutable ; elle conduit souvent à la cécité totale.

Cécité totale
Cécité totale

L’affection est devenue moins grave aujourd’hui qu’autrefois, grâce à l’énucléation précoce et parce que l’on sait mieux le dépister de bonne heure et orienter le traitement.

Cependant, il y a encore des formes d’une grande malignité qui évoluent, quoi qu’on fasse, vers la cécité.

Établir un pronostic est toujours aléatoire. Il n’est pas possible de déterminer à l’avance comment l’affection va évoluer. Il arrive qu’un cas apparemment favorable au début évolue par la suite avec la plus grande malignité.

On admet bien que la forme iritis séreuse comporte un pronostic relativement favorable. Il est vrai aussi que l’ophtalmie sympathique, apparaissant après que l’œil blessé a été énuclée, a une gravité moindre.

Il convient cependant, en présence d’un cas de ce genre, de ne pas se laissent aller à une sécurité trompeuse.

En général, l’affection se traîne pendant des années, entrecoupée de rémissions, chaque poussée laissant après elle une vision un peu plus abaissée.

Même les cas qui doivent guérir ne guérissent pas toujours après une simple flambée ; ils ne le font qu’à la suite de poussées successives échelonnées à de longs intervalles.

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